« Le pharaon, le sauvage et la princesse » est apparu sur nos écrans comme s’inscrivant dans la lignée de « Kirikou » et « Azur et Asmar ». N’ayant vu aucun des deux, cela a eu bien peu d’impact sur ma volonté d’aller voir le film. C’est en souhaitant me rendre au cinéma avec ma fille de six ans que j’ai décidé de partir à la rencontre de l’univers du réalisateur Michel Ocelot.
Le film est clairement partagé en trois parties liées entre elles par une petite scène de transition. En effet, trois contes composent le film. Ils s’avèrent indépendants l’un de l’autre et se succèdent les uns aux autres. Cette structure densifie la narration car il faut, en peu de temps, installer un lieu, une époque, des personnages et des enjeux puis conter les événements qui doivent aboutir au dénouement. La réussite d’un tel objet est de faire en sorte que les trois contes soient d’égale qualité et captivent de manière équivalente le spectateur. En effet, dans le cas contraire, cela peut générer une forme d’ennui ou de frustration. Sur ce point-là, de mon point de vue, le contrat est rempli. Chaque histoire se découvrait avec plaisir du début à la fin.
Le point commun des trois contes est d’aboutir à l’épanouissement d’une histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune femme que le destin ne devait pas a priori réunir. Le cheminement de leur amour empruntera par contre des routes variées qui participent ainsi la personnalité propre de chaque histoire. Les trois intrigues s’inscrivent également dans trois univers et périodes différentes. La première nous immerge dans l’Egypte de l’Antiquité, la suivante nous fait découvrir l’Auvergne médiévale et la dernière nous installe dans une ambiance ottomane pleine de couleurs. Les trois histoires sont donc clairement distinctes tout en formant un ensemble cohérent. Le choix des enjeux et des univers est donc pertinent pour construire le film.
Chaque histoire utilise les codes narratifs du conte. Les étapes de l’histoire sont classiques et globalement prévisibles. Néanmoins, cela n’empêche pas que l’ensemble reste agréable à découvrir. Je me suis laissé porté sans difficulté. Le bémol réside à mes yeux dans les dessins et dans l’animation. Je trouve que le trait sans réelle personnalité. L’ensemble m’apparait froid. Je suis toujours resté spectateur comme si une distance constante avec l’histoire m’empêchait de m’y immerger complètement. Néanmoins, je dois préciser que j’ai une préférence pour le deuxième conte qui utilise une animation en « ombre chinoise » qui offrait une atmosphère particulière et plutôt prenante.
Au final, ce film est agréable. Il ne souffre d’aucun temps et propose un dépaysement certain. Les thématiques ne révolutionnent pas le genre mais elles ont le charme des contes de nos enfances. Mon seul bémol concerne les dessins que je trouve trop peu attrayants et chaleureux. Néanmoins, cela reste un ressenti personnel. Je ne peux que vous inciter à vous faire votre propre avis…