Des parcelles de grand talent !!!
Ce qui est bien avec les séries B c'est que quand elles sont réalisées par un futur très bon réalisateur voir même excellent, l'ensemble est un peu maladroit mais permet de voir quelques véritables éclairs de talent de ce cinéaste... "Le Pigeon d'argile" en est un bel exemple...
Le suspense n'est pas particulièrement haletant, excepté un peu dans les dernières scènes, mais on ne s'ennuie pas une seconde, la psychologie est parfois approximative (la femme qui se console à la vitesse de la lumière de la mort de son mari !!!) mais vraiment on sent le futur réalisateur de talent surtout dans deux séquences : la première, le flashback cauchemardesque prenant une allure onirique où le protagoniste est fouetté, et puis surtout celle émouvante, un peu en-dehors du récit, où ce même protagoniste rencontre une veuve de guerre d'origine asiatique (alors que la xénophobie, bien aidée par le fait que la fin de la Guerre du Pacifique était encore très récente, vivait de beaux jours à cette époque !!!) qui le protège en le cachant lors d'une poursuite. Et puis on peut signaler aussi un fond qui montre sans y avoir l'air, à une période où il faisait bon dire que tous les soldats américains ont été des héros, que la lâcheté et la traîtrise avaient aussi leur place dans les rangs de l'Armée de l'Oncle Sam.
Cela suffit amplement à prouver que le Richard Fleischer des années 40 avait déjà des parcelles de grand talent...