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Le titre du premier long-métrage de Makbul Mubarak, Autobiography, n'est pas à prendre d'une manière personnelle pour son réalisateur mais, d'une manière plus large, pour l'ensemble de la nation indonésienne, qui a vécu trois décennies de pouvoir autocratique. Avec pour le peuple un mélange ambivalent de peur, de respect et de soumission, soit autant de sentiments que l'on retrouve pour le jeune héros du film devant son mentor et presque père de substitution, ancien général en campagne électorale. Avec une certaine économie de moyens narratifs mais une mise en scène affutée, Autobiography montre l'évolution du factotum d'un homme de pouvoir, cynique et corrompu, à travers son observation constante et son apparent assujettissement. Cela n'a rien de spectaculaire, évidemment, à l'écran, et le cinéaste ne compense pas l'indolence parfois trop marquée de son récit par le développement de personnages autres que les deux principaux (comme le véritable père du jeune homme, par exemple). Certaines pistes narratives ne sont ainsi que peu exploitées, notamment autour de l'expropriation de paysans pour la construction d'une centrale hydroélectrique, ceci n'empêchant toutefois pas le film de pleinement exploiter son univers particulier, fait de tensions, d'ambigüités et de violence, même si celle-ci reste intelligemment hors-champ.

Créée

le 5 juin 2023

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