La folle histoire de l'espace

J'avais un doute sur le fait de l'avoir vu ou pas ; l'intrigue m'a semblé familière mais en même temps y a eu beaucoup de film de ce genre. Et je me suis imaginé que le film que j'aurais vu montrait un monstre bien plus agressif. Donc je suis surpris de découvrir que je l'avais bel et bien déjà vu.

L'intrigue fonctionne assez bien. La caractérisation des personnages n'est pas assez exploitées (on ne la ressent pas assez après la transformation alors que c'était l'occasion de décupler ce trait de manière consciente). Les situations sont bien trouvées mais il y a des passages où le conflit ne se ressent pas. Le constat final n'est pas inintéressant, mais il manque une vraie fin plus spectaculaire pour y parvenir.

La mise en scène est franchement correcte, l'on applaudira surtout les angles de vu originaux. La photographie est sympathique. Les effets sont un un peu cheap, un peu kitsch (les décors aussi), mais j'apprécie ce genre de série B fauchée mais délirante. Le costume est quand même cool (surtout avec cet œil figé) ; évidemment ça ne prendrait pas filmé avec une caméra numérique. Le casting est bon : les acteurs ont de bonnes gueules et ils jouent bien. La musique est discrète, ce qui fait du bien, surtout lors des phases plus spectaculaires (et délicates) comme ce début silencieux dans l'espace.

Bref, ça se regarde bien sympatochement.

Ancienne critique
7/10 "La folle histoire de l'espace"

Haaa ce bon vieux rêve de l'espace. Encore aujourd'hui, ceux qui ont su garder un minimum de leur âme d'enfant ont le désir secret de voguer vers de nouvelles constellations sans qu'aucune contrainte ne vienne entraver ce voyage intergalactique.

Première chose, j'aime beaucoup les différentes affiches qui circulent. Certaines ont l'air d'avoir été dessinées tout récemment, j'ignore à quelle occasion. Ensuite, j'aime beaucoup l'ambiance sci-fi un peu naïve des années 50. C'est l'époque où l'on peut encore dire : nain, chômeur... et surtout monstre ! Difficile aujourd'hui de parler de monstre, nos compatriotes leur trouvent tout de suite un nom scientifiques ou au pire les appellent les 'envahisseurs' (ou alien en anglais)... Comme si on avait peur de choquer les nations extra-terrestres. Ou bien comme si c'était trop irrespectueux d'appeler un homme mutant de la sorte. Quel dommage.

Le scénario souffre de quelques longueurs, dû à des dialogues un peu barbants. Mais la situation, aussi minimaliste soit-elle est très intéressante et laisse place à de beaux moments d'écriture lorsque vient le temps des confrontations. C'est beau, mais c'est triste en même temps car les auteurs n'ont pas peur de foncer dans le lard du sujet, de se montrer sans pitié et jusqu'au-boutiste. Tant mieux pour nous.

Côté mise en scène, il y a bien sûr tout l'aspect kitsch qui fera plaisir à certains, horreur à d'autres. Personnellement j'aime beaucoup ces vieilles fusées, cette conception imaginée de la vie hors de notre atmosphère. Les effets sont très pauvres et s'il n'y avait pas le grain de pellicule ainsi qu'un noir et blanc qui fait toujours plus 'artie' le film aurait très vite sombré dans une esthétique DV cheap comme j'en ai horreur. On va donc dire que ce film fonctionne grâce à son époque, et c'est tant mieux. Les acteurs se donnent à fond. J'ignore s'ils pensaient décrocher là le rôle de leur vie où s'ils étaient conscients du côté un peu nanar de l'oeuvre, toujours est-il qu'ils acceptent de porter le projet sur leurs épaules avec vaillance.

Bref, "First man into Space" souffre très certainement de longueurs, de dialogues un peu vain et d'une tentative de psychologisation parfois un peu foireuse en terme de sous intrigue pour faire passer le temps, mais il reste de beaux moments magiques de cinéma, car malgré les abbérations scientifiques évidentes, le cinéma, c'est avant tout donner du rêve, et pour ça on peut dire que Robert Day a réussi son coup grâce à un bon découpage et surtout un jusqu'au-boutisme parfois déconcertant.