Je ne connaissais d'Alain Cavalier que son documentaire Être vivant et le savoir, où de nombreux choix inattendus sont faits mais ce sont ces choix qui rendaient le film émouvant.
Je découvre enfin ce qu'il a fait du côté de la fiction, et là encore le film est assez inattendu, un road trip sans but où ce sont les discussions et les conneries des protagonistes qui feront le sel de leur voyage. On suit des types profondément détestables, c'est bourré de longueurs, et pourtant, il y a dans ce film des scènes que je n'avais jamais vu ailleurs.
Du côté des scènes en voiture, l'une d'entre elles est digne des cascades des films avec Belmondo. Plus de 40 ans après sa sortie, je ne comprends pas comment on a pu tourner ça, par quelles astuces le danger a pu être contourné, tant ça reste impressionnant.
Et surtout, car c'est pour moi la force du film : il y a certaines discussions dans le film qui sont touchantes. Parce qu'au milieu de tous ces propos détestables balancés par des personnages détestables, il y a des fulgurances, et je pense que dans la vie on en a aussi de temps à autre, de beaux moments entre amis où ce dont on discute prend une certaine dimension.
Même si ces moments de bravoure sont à mon goût assez rares, j'ai trouvé ça suffisamment étonnant pour ne pas garder un mauvais souvenir du film.