J'ai découvert ce film, on est fan de Gégé ou on ne l'est pas, et je suis très surpris d'y avoir vu quelque chose de sombre, sous couvert de ses aspects comiques.
Pour se rapprocher de ses enfants, Depardieu va devoir enseigner dans un collège dit sensible, et vivre dans un quartier lui aussi difficile. Entre brimades, insultes et menaces, il va avoir bien du mal à se faire respecter, jusqu'à ce qu'une fausse accusation de pédophilie va déclencher le feux aux poudres...
Je suis mal placé pour parler des banlieues, surtout celles de 1996, mais ce qu'on en voit est terrible. Il y a quelque part un aspect documentaire dans le film de Gérard Lauzier, mais ce qui en ressort, c'est le désespoir qui plonge le corps enseignant. Entre le proviseur qui fait une dépression, mais dont on lui cache toutes les mauvaises nouvelles, les professeurs qui pleurent, qui sont outrés de la violence des jeunes...
Un élève va poser en particulier problème, qui va faire appel à son grand frère, joué par Roschdy Zem, un peu caricatural pour le coup à parler en enculé.
Pour le coup, je trouve le Gégé très juste, encore dans une certaine forme de douceur, et qui n'en fait pas des tonnes. Le côté comique du film est plus assuré par Guy Marchand, et par Daniel Prévost, en raciste de l'immeuble, qui surveille constamment la porte de l'appartement de Depardieu avec ses rottweillers.
C'est dommage néanmoins que le montage a dû passer chez Jean-Marie Poiré avec ses 35 plans à la seconde, mais c'est plus le ton du film qui m'a vraiment surpris ; je m'attendais à quelque chose de drôle, et c'est limite sur un air sinistre que je l'ai terminé, car si espoir il y a à la fin, il est vraiment mince.
Quelque part, ça anticipe ce que sera Entre les murs en 2008...