J'aime beaucoup le titre original Dirty rotten scoundrels qui qualifie bien les 2 protagonistes de cette excellente comédie de Frank Oz (plus habitué à Yoda qu'à l'ironie mordante), et qui assume parfaitement le statut de ces 2 personnages d'escrocs. Sorti à l'été 1989, ce film est passé quasiment inaperçu, c'est dommage car c'est souvent très fin et hilarant, et les 2 vedettes y déploient une verve réjouissante.
Frank Oz sort le grand jeu grâce à un duo époustouflant Michael Caine-Steve Martin et des rebondissements inattendus. Caine incarne un escroc de haut vol, élégant et grand seigneur qui opère dans les palaces de la Côte d'Azur (à ma connaissance, Beaumont-s/Mer est une ville fictive pour ne gêner personne) en délestant d'un peu de leur fortune de riches Américaines esseulées et en mal d'affection. Steve Martin lui, est un filou genre pique-assiette et gagne-petit, très doué comme baratineur qui embobine aussi des femmes riches en jouant le pleurnichard, et décidé à jouer dans la cour des grands. Leur association va être détonante.
Voila l'arnaque élevée au rang d'art par ces 2 scélérats dans ce film qui redécouvre avec bonheur le charme des grandes comédies américaines du passé, le scénario est habile, les dialogues ciselés, le brio des acteurs un vrai régal, même si Steve Martin est le plus cabotin des 2, en chargeant la mule, c'est dans son personnage, mais c'est un acteur qui a toujours joué de ce style de comique, on aime ou on n'aime pas. Caine de son côté use d'un ton plus gentleman anglais discret et flegmatique, cette opposition de styles est donc très bénéfique pour cette comédie enlevée et inventive, où l'on s'amusera à reconnaitre Ian McDiarmind, le sénateur Palpatine et empereur des Star Wars qui incarne ici le maitre d'hôtel de Michael Caine. Le personnage d'arnaqueuse incarné par Glenne Headly réserve aussi un final étonnant.