Au début, voir Mohamed Ali jouer son propre rôle dans un film lui étant entièrement consacré me paraissait être une très mauvaise idée tant il me semblait évident que l'ego surdimensionné de la star allait inévitablement influencer le résultat de façon négative. J'avais tort, et ce pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'Ali est excellent (ce qui peut paraître évident, mais qui, en réalité, était loin de l'être!), prenant la distance suffisante avec lui-même pour ne pas transformer ce biopic à la gloire de son modèle. Ensuite, parce que Tom Gries était vraiment un bon réalisateur, sachant toujours trouver le ton juste et l'équilibre entre l'homme et le boxeur, si bien que les deux aspects sont en définitive assez bien rendus.
Enfin, parce que « The Greatest » a l'intelligence d'aborder les sujets polémiques mais faisant partie intégrante de la vie du boxeur (Malcolm X, la religion, le Viet Nam...), donnant ainsi de l'épaisseur et de l'intérêt au personnage, mais surtout l'impression d'en savoir plus qu'avant d'allumer la télévision. Au final, je suis sorti de là avec une meilleure image du bonhomme que je n'en avais avant, justement parce qu'il n'a pas cherché à se glorifier ni à cacher ce qu'il est vraiment : un immense champion à la personnalité extrêmement clivante, que l'on peut aimer ou détester, mais qui ne peut nullement laisser indifférent. Plutôt réussi.