Alain Terzian a-t-il voulu rendre hommage à ses origines en produisant ce "Grand Pardon" du pauvre?Si c'est le cas,c'est raté car l'image donnée de la communauté arménienne n'y est guère reluisante.On suit l'histoire d'un gang,arménien donc,implanté sur la Côte d'Azur,le clan Malakian.Peut-être un clin d'oeil à Henri Verneuil,dont c'est le vrai nom.La bande de malfaisants est dirigée par le père,un type impitoyable mais pétri de principes et de valeurs familiales et religieuses,exactement comme Raymond Bettoun dans le film d'Arcady.Curieux pour des gens qui sont des gangsters,des voleurs et des assassins.Comme Bettoun encore,Malakian a des problèmes avec son fils et successeur désigné dont il veut diriger la vie.Seulement,Junior ne désire pas prendre le relais.Il rêve de normalité,de se reconvertir dans l'hôtellerie et de filer le parfait amour avec une gentille infirmière.Il y a aussi un flic qui a un vieux compte à régler avec cette famille,mais le versant policier de l'histoire est négligé au profit du conflit entre les Malakian père et fils.Le scénario est basique mais de bons films ont été faits avec moins que ça.Hélas pour celui-ci,il est desservi par une réalisation mollassonne,un rythme nonchalant et des comédiens apparemment peu concernés.Seule la scène du hold-up à l'aéroport amène,tardivement,du suspense et de la tension dans une intrigue qui se traîne gentiment,avant une fin très ratée.A noter également l'aspect légèrement fauché de l'affaire avec peu de personnages et peu de scènes d'action.Côté acteurs,c'est la cata.Jean Reno en caïd patriarche impavide est transparent,Gaspard Ulliel en fils rebelle est très beau gosse mais semble avoir abusé des calmants et Vahina Giocante,la petite amie du fiston,est superbe mais totalement absente.Seul Sami Bouajila,le flic obsédé par l'envie de faire tomber le gang,a l'air d'y croire un minimum.