Alors, ce qui compte, c'est ce que pensent les gens... Même s'ils ont tort ?

Moi, SmileShaw, je l'aime bien. Même si elle a fini par supprimer toutes ses critiques sur le site. Car son ironie mordante cache finalement une bonne pâte. Même si, je l'avoue, il faut creuser ^^.


Tout cela pour dire que c'est un peu grâce à elle que ce billet a vu le jour. Parce qu'elle a commenté une de mes anciennes activités sur Le Prénom, pour m'égratigner, toujours avec gentillesse, s'agissant du 4 dont j'avais gratifié le film, lors de mes débuts sur le site, en 2014.


J'en avais gardé un mauvais souvenir, du Prénom. Mais le "tu devais être souffrant" que m'a lancé SmileShaw m'a titillé.


Me serais-je trompé à ce point sur mes souvenirs d'un film qui, au jugé de sa note sur Sens Critique, est plutôt apprécié, tout comme sa première place du sondage concernant les meilleurs films français de 2012 le confirme ?


Hier, je recherche donc le DVD du film qui avait fini par prendre la poussière. Pour actualiser mon sentiment . Et pour essayer de grimper un peu dans l'estime de mon abonnéclaireuse, aussi. Un peu. Même si je sais que c'est peine perdue ;-)


Sauf que les premières minutes du Prénom me glacent le sang. Parce que reviennent en moi les impressions assez cuisantes de mon premier visionnage.


Parce qu'il y a tout d'abord ce quasi plagiat, dans la voix off d'un Patrick Bruel suffisant, de l'approche du Jean-Pierre Jeunet du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Et je rigole intérieurement du fait que les deux réalisateurs, qui adaptent ici leur pièce de théâtre, reprennent un des gimmick d'un film qui était pourtant honni des pourfendeurs du cinéma jugé populo pour introduire leur haute pensée...


Une haute pensée qui m'assomme déjà, tant les archétypes convoqués sont éculés, plus particulièrement dans la peinture d'un enseignement mariné dans la bien-pensance, ou encore dans la description d'une bourgeoisie des plus exaspérantes qui ose gloser sur le prix de la margherita sur le seuil de leur appartement hors de prix.


Et puis, terminer son apologie de la bobologie de son couple d'hôtes en citant du Marcel Zanini, cela pose un film. Tenez-vous le pour dit.


Tiens, parlons-en, des hôtes du Prénom... Et de leurs invités, pendant qu'on y est. Parce que là, c'est ce qui, définitivement, coule le film à mes yeux. Car presque aucun des personnages n'est récupérable. A part peut être Anna, jouée par Judith El Zein.


Si Babou-la-névrosée ne se mêle que d'assassiner Vanina pour mieux, à la fin de la soirée, exploser dans un tourbillon d'amertume à la lumière de sa vie qu'elle considère ratée, la palme de ma détestation revient sans nul doute à la confrontation pas du tout originale entre Patrick Bruel et Charles Berling, pauvre prétexte pour mettre en image pas du tout originales en propos pseudo politique tout droit tiré d'un ougrages de la série "... Pour les Nuls". Un affrontement où l'on cause culture, avec un grand C, où l'on apprend que le sidi brahim est un vin colonial. Où l'on échange avec perfidie sur les vertus de conduire un SUV dans Paris, ainsi que sur la portée d'un prénom jugé acceptable aux yeux de la grande Histoire et des normes de tout un chacun... Simple prétexte pour ensuite imposer au chausse-pied la suite d'un scénario aux règlements de comptes artificiels.


Quant à Guillaume de Tonquédec, personnage insipide et sans aucun relief, on touche au sublime dans la représentation de la neutralité suisse quand on apprend que l'objet de sa haine la plus profonde... Est le nouvel administrateur de Radio France.


Soit de quoi être proprement sidéré par ce qui anime un film dérivant lentement vers l'illustration molle de la toute puissante suffisance bourgeoisie dans tous ses excès, mais en forme de triste blague sinistre, bien loin du jubilatoire et joyeux jeu de massacre qu'aurait pu être Le Prénom, et sans doute, que j'attendais avec trop de ferveur.


Et si la fin de ce dîner lamentable est prétexte à la confession de La Prune, imprimant quelques émotions dans le statisme, ce changement de braquet arrive bien trop tard pour ré-évaluer une oeuvre qui a depuis longtemps, et beaucoup trop vite, cramé le très maigre capital sympathie de personnages haïssables confits dans leur propre vanité et leur suffisance insupportable.


Et quand on se rend compte que le duo Delaporte / De la Patellière essaie in extremis de bouffer au râtelier du Dîner de Cons en recycler poussivement quelques repompes bien mal écrites, on se dit, à la fin du Prénom , qu'ils n'étaient pas les plus indiqués pour la préparation d'une soirée devenue tout simplement funeste où surnagent pourtant, de manière surprenante, une ou deux saillies qui font sourire, ou encore un discours tristement prémonitoire sur l'affirmation d'un égoïsme forcené, sorti de la bouche d'un Patrick Bruel étonnamment lucide.


Même malgré l'enthousiasme débordant du 8 de l'amie Smile, il n'y a pas de quoi sortir les cotillons sur ce coup là.


Behind_the_Mask, qui, heureusement, s'est choisi un pseudo sans f ou ph...

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le 6 févr. 2022

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