Le film commence par une belle métaphore du double tranchant de l'absolutisme : le vieux chef fait éteindre et rallumer à volonté les lumières de la ville. Et soudain, elles ne se rallument plus. Tout et rien : le maître tout puissant est devenu en un instant un vieux fou aux illusions de grandeur. Le reste du film nous montre sa fuite dissimulé sous les oripeaux volés à un miséreux, à travers le paysage de désolation et les périls de l'arbitraire militaire désormais partagé entre les miliciens, en compagnie des exilés et des anciens prisonniers de ses geôles.
On semble nous dire que l'ordre imposé par la terreur n'est qu'une fine couche de glace sur le torrent du chaos.
L'éclairage terne correspond à la saison hivernale.
Le point de vue alterne entre celui du dictateur en déréliction et celui de son petit-fils, compagnon de déroute. Quelques flashes back subjectifs exposent une partie de son endoctrinement. Le ton du film est froid. Il ne crée pas de compassion pour l'enfant ; un peu pour les victimes du régime. Les impressions prégnantes sont la désolation et l'horreur. Qu'espérer d'autre ?