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Emile Beaufort (Jean Gabin), ancien Président du conseil, écrit ses mémoires, et comme toujours en pareilles circonstances, il en profite pour régler ses comptes. Sous les IIIe et IVe républiques c'est le personnage le plus puissant de France. Son sens du devoir envers la nation est à tout épreuve, et bien au-dessus de ceux prêtés aux parlementaires, qui ont pourtant tout pouvoir pour faire le faire chuter.


Philippe Chalomont (Bernard Blier) est le nouveau prétendant. Nous apprendrons grâce au montage en flashbacks, qu'il a aussi été un proche du Président, avant de devenir l'un de ses opposants.


Le film va permettre d'éclairer de manière crue ce combat politique entre le presque retraité et le nouveau lion. Mais ce n'est pas le thème principal du film. En effet, il est évident que la figure du Président est onirique, idéalisée, telle qu'on aimerait que ce rôle soit endossé par tout citoyen devenu le premier personnage de l'état. De même, la veulerie, la soif de pouvoir et d'argent, mises en lumière par Henri Verneuil, et semblant habiter la majorité des hommes politiques de tout bord, et elle aussi une caricature.


Donc, nous sommes en présence du meilleur comme du pire que peut engendrer une démocratie. Naturellement, le meilleur nous enchante quand le pire nous révulse. Et le réalisateur, servis par de grands interprètes, parviens sans difficulté à nous faire ressentir l'ambivalence de la situation, la fragilité du système politique, qui ne tient qu'à un presque rien.


Malgré la caricature c'est quasiment un thriller que nous livre Verneuil, un thriller où l'existence même de la démocratie, de cette équilibre entre intérêts particulier et commun, est en jeu. En quelques minutes de cinéma, il nous rappelle par-delà le temps, même 60 ans plus tard, que nous devons être vigilant et prendre soin de cet horrible système politique qui n'a pourtant pas encore été surpassé.


Gabin et Blier sont extraordinaires de justesse, mais aussi, Suzanne Flon, Alfred Adam, Henri Crémieux, Louis Ségnier, et les belles paroles d'Audiard tombent tellement justes quand il manie la langue de Molière.


A voir, sans hésiter.

Créée

le 24 janv. 2021

Critique lue 91 fois

2 j'aime

JC Maison

Écrit par

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