Le prestige
Le livre et le film se comparent très très bien aux personnages de l'histoire :
- Le livre est Borden, inventif, plein de superbes idées et thèmes, mais un charisme et une exécution médiocre qui amenuisent son potentiel,
- Le film est Angier, moins d'imagination, moins d'idées, mais un rythme, des visuels et une exécution plutôt très bonne.
Au final, je reste sur ma faim avec le film car il évacue les thèmes que j'avais le plus aimé dans le livre : la réluctance de la rivalité, chacun des personnages est multidimensionnel et il n'y a pas d'antagoniste et enfin le fonctionnement de la machine de Tesla dans le livre fait du personnage d'Angier un personnage beaucoup plus "moral" et plus tragique que dans le film.
Mes passages préférés du livre portent sur l'introspection des clones, et l'horreur de la machine. Pour le film, on ne peut pas rentrer dans la tête des personnages : c'était la solution la plus élégante pour avoir la même empathie pour Angier, mais comme il est très antagonisé, on est partagés. C'est un monstre qui vit un cauchemar, mais ça reste un monstre.
J'ai eu un vrai moment de surprise, malgré la lecture du livre à la révélation que :
Fallon est Borden. Moi qui me croit physionomiste, je ne l'ai pas reconnu du tout et je pensais qu'il était un émissaire.
Mais le dernier quart du film m'a paru très long, difficile de savoir si j'aurais eu ce ressenti si je n'avais pas lu le livre en avance.
Malgré mes notes (5 et 6) au livre et au film, c'est une histoire, par ces thèmes, qui reste à me trotter dans la tête, donc il y a forcément quelque chose de très réussi là dedans. A mon avis c'est lié au fait qu'il me parait très clair
clone ou pas, que la téléportation si elle était possible équivaudrait à une mort/renaissance, et que l'individu téléporté ne serait pas le même que celui qui a initié la téléportation. C'était intéressant de retrouver cette notion dans une histoire.