Le Prestige fait partie de ces films qui donnent ultra envie. Un casting 5 étoiles (Caine, Bale, Jackman, Johansson, Serkis, Bowie (?!!)...), un réalisateur reconnu pour sa grande maîtrise du scénario et du fantstique et mystérieux, un scénario jamais vu/fait auparavant... Bref c'est alléchant...
Et grand dieu se que l'on reste sur sa fin... !
Déjà j'ai beaucoup de mal avec l'époque... Le XIX° Siècle ne m'a jamais attiré... Preuve est de Gangs Of New York qui s'est vu attribué la même note que le présent film. Cette époque diffère de l'habituelle modernité de Nolan qui lui allait si bien. Néanmoins le travail de reconstitution est mémorable ; décors ou costumes, tout est magnifique.
Seulement la première heure et demie se révèle d'une platitude et d'un classicisme insoupçonné...
Le scénario se révèle être un face à face tout se qu'il y a de plus simples entre deux hommes concurrents (marque bien sûr le milieu de la magie qui jamais n'avait été évoqué et là est la grande originalité du film !). On voit leur évolution classique ; départ de rien, combat pour être le meilleur... C'est vu et revu des centaines de fois déjà. Les acteurs auraient put relever le tout ; malheureusement Caine se contente d'être juste bon, Bale est décevant, Johansson si fade et insipide (triste de devoir dire ça...)... Seul Jackman est excellent et porte presque tout le film. Le scénario qui s'avère d'une simplicité absolue est égèrement comliqué par une déconstruction chronologique presque obligatoire qui n'ajoute rien, absolument rien, au film, si ce n'est dire "c'est la patte Nolan".
S'enchainent les scènes obligées ; rencontre d'une inconnu, début d'une histoire d'amour, arrivée du bébé, problèmes à cause du travail ( de l'obscession plutôt)... Le cursus est d'un classicisme total et cela surprend venant d'un réalisateur si intelligent que l'est Nolan, qui a l'habitude de nous perdre, ne nous maltraiter et de nous bousculer pour cela. On a même parfois des scènes irréalistes (dans le mauvais sens du terme) : un sosie parfait qui évidemment connait l'amante du héros ? Non mais sérieusement ? C'est du foutage de gueule ou c'est brillant ? Je pencherais plutôt pour la première option. Les scènes ne sont pas surprenantes et on connait presque la fin avant ! Serieusement personne n'a trouvé le perso de Bernard louche et légèrement ressembant à Bale avant la fin ?... Et pourtant il arrive un moment où Nolan retrouve ses droits. Ce que l'on croit être des certitudes se transforment en illusions et le vrai tour débute... 1h30 après... Et c'est parti pour une demie heure angoissante (grâce à l'ambiance musicale lancinante et quasi malsaine de David Julyan), où tout se mélange et où le mystère reste entier. Les persos semblent tout connaitre et nous laissent sur le bas côté, bouche bées, ne sachant que faire face à ce spectacle magnifique et terrifiant qui se joue devant nous. Nolan filme "la boîte", l'objet mystèrieux comme un Kubric l'aurait fait pour filmer le monolithe.
Mais nous pensant satisfaits de ce final en acmé, de ces 1h30 ennuyeuses et classiques, on se sent revigoré et le film remonte dans notre estime... jusqu'à un final minable.
Mais pourquoi finir ainsi ? Expliquer tout d'une manière si ridicule ? Vraiment ? Un face à face trèèèès (TROP !!!) long entre les deux hommes qui s'expliquent entre eux les solutions à leurs tours. Tout le mystère qui avait été bâti depuis le début l'a été vainement car s'écroule sous nos yeux en quelques minutes nulles à souhait qui ridiculise l'ensemble... Et, clou du psectaclle, une chanson d'une nullité absolue vient conclure un film qui s'annonçait comme un ovni complexe et torturé et qui se revèle un leurre, pur produit hollywoodien, d'une platitude et d'une prétention surprenante...
Promesse tenue au tiers, mais qui ne mérite pas une mauvaise note néanmoins grâce à un Hugh Jackman impeccable, une reconstitution minutieuse, un scénario qui se doit d'être original dans son contexte et non pas dans son propos et grâce à la formidable demie heure marquante du film. Une déception.