The Prestige a de nombreux atouts. Une réalisation léchée sans être tapageuse, un univers soigné, un casting prestigieux (Christian Bale à droite, Hugh Jackman à gauche, excusez du peu. Dommage que Scarlett Johansson au milieu soit à ce point insipide), et globalement, un scénario bien ficelé où chaque scène justifie son existence en préparant l'arrivée de twists, au fur et à mesure que les mécaniques narratives se dévoilent...
Un mais arrive, je le laisse un peu flotter.
Construit sur une rivalité d'illusionnistes se rendant coup pour coup dans leur volonté de posséder le tour le plus époustouflant, The Prestige a le mérite de nous rappeler que Nolan savait encore à une époque pas si lointaine nous raconter une histoire sans nous pré-digérer l'explication. Les indices disséminés sont cependant un peu trop gros pour ne pas éventer les révélations finales, mais finalement, n'était-ce pas l'objectif de Nolan ? Nous dévoiler les mécaniques de "son" tour plutôt que de tout miser sur le grandiose final.
J'ai cependant un problème avec les fameux twists conclusifs. Si celui du personnage de Christian Bale - attendu, balisé - tourne comme une horloge (et du coup échoue à surprendre), je n'ai pas réussi à adhérer à celui concomitant de Hugh Jackman. Nolan prend pourtant un temps conséquent pour l'amener, préparer son spectateur... Mais impossible pour moi d'adhérer. Son postulat merveilleux d'une morne logique a eu sur moi l'effet d'une sortie de route fatale.
Tout ce qui précède ce twist m'a cependant plu, le ratio bon temps consacré à cette pellicule est donc positif. A défaut de retrouver le Nolan à la hauteur de son Memento, j'ai pu apprécier un film formellement très agréable.