Le prestige est film de Christopher Nolan à n'en pas doutez.. Il hérite des mêmes tares inhérentes à ces autres films, dont il faut savoir s'affranchir pour savourer pleinement son expérience. Nous avons les classiques discussions artificielles, servant juste à exposer le background, le développement des personnages plutôt faible, les éléments scénaristiques trop prévisibles.. Mais ce ne sont que des contrecoups de la grande force de Nolan : un scénario impeccable, riche et original. Forcément, au vu de l'enchaînement d'action qui se produisent dans le film, il faut couper quelque part ! Ainsi, se sont les psychologies et les rapports entre protagonistes qui se voient diminués. Mais malgré ça.. Sérieusement, qui n'a pas été intriguer par le simple speech du film ?

"Londres, au début du siècle dernier.. Robert Angier et Alfred Borden sont deux magiciens surdoués, promis dès leur plus jeune âge à un glorieux avenir. Une compétition amicale les oppose d'abord l'un à l'autre, mais l'émulation tourne vite à la jalousie, puis à la haine. Devenus de farouches ennemis, les deux rivaux vont s'efforcer de se détruire l'un l'autre en usant des plus noirs secrets de leur art. Cette obsession aura pour leur entourage des conséquences dramatiques.."

Analysons ça ! Tout d'abord le film prend place dans une époque riche en inventions scientifique, une époque de possible qui n'a probablement pas été choisit par hasard. En effet, le film brouille les frontières entre science et magie à de nombreuses reprise. Il se le permet car il se place justement dans un contexte adéquat qui rend l'action plus crédible.
Cette volonté de laisser une part de mystère, donne toute une aura aux tours de magie présent dans le film, qui nous laisse en suspend entre réalité et illusion. Ce parti prit, certes basique, permet une exposition intéressante des moyens mit en place par le magicien pour accomplir son tour, ces explications font offices de mini twist de sous intrigues (effet toujours appréciables). Deuxièmement le film nous invite à pénétrer dans un milieu intrigant : Le monde de la magie ! Où devrais-je plutôt dire le monde du cinéma ? Puisque ici l'art de l’illusion se fera une véritable métaphore du grand écran.
Pour démontrer ce fait, prenons les explications de Cutter (l'ingénieur d'Angier) sur le déroulement d'un tour de magie :
- 1ère étape : la promesse, le magicien vous montre un objet en apparence ordinaire, il vous demande de l'inspecter, mais il n'est probablement pas si normal qu'il semble 'être - Traduction - Le réalisateur vous met devant une situation de départ avec des protagonistes, il semble que rien ne va/peux se passer, mais il est probable qu'un élément déclencheur va bouleverser l'intrigue ;
- 2ème étape : (pour faite simple) Le tour - L'élément déclencheur, suivit des péripétie arrivant aux protagoniste ;
- 3ème étape, la plus importante : le prestige - La résolution de l'intrigue, le dénouement.. ou plus précisément le twist final.
Bref ce simple speech est une mise en abîme de la structure narrative même du film.
Autre exemple de référence au cinéma, le monologue final d'Angier, qui n'est ni plus ni moins qu'une déclaration d'amour au 7 ème art.

Parlons de la narration maintenant : Cette dernière est formée de flashbacks insérer dans des flashbacks, (une mise en abîme de plus). C'est excellemment bien réaliser, novateur à mon sens et surtout cela rythme le film à merveille (de plus cette construction est propice, entre autre, au retournement de situation et révélation diverses).

Pour ce qui est de l’esthétique du film.. C'est du Nolan.. C'est grandiose (je penses à une scène en particulier : Un plan d'ensemble dans un théâtre avec des spectateurs au premier plan, Angier au second qui lève les bras, au même moment le rideau de la scène sur laquelle il se tient est tiré en arrière provoquant un large mouvement ascendant dans le champ, ponctuer part une envolé de la musique.. bref majestueux ! ). J'ajouterais que le film tourne autour des tons bleuté, (rappelant l'électricité) une touche de plus donnant un côté classieux de l'image.

Le jeu d'acteur fait son office, comme vous l'aurez comprit ce n'est pas l'important ici. Mention spéciale à David Bowie dans le rôle de Tesla. D'ailleurs l'un des avantages de placer son film dans une époque en particulier, est de pouvoir ainsi (celons nos besoins et/ou envies) ajouter des protagonistes ayant réellement exister à l'intrigue. En l’occurrence, Tesla est un scientifique brillant qui fascine par ses découvertes et s’inscrit donc parfaitement dans la démarche du film.

En ce qui concerne l'ambiance du film, elle est géniale, travaillé à souhait pour mystifier le réel. Tesla en est encore un exemple. En effet, le personnage est traiter comme un sorcier, tel qu'on se le représente classiquement : il vit dans une demeure singulière et isolé de la ville, à pour seule compagnie son assistant, il est traqué à cause de ses travaux et disparaît sans laisser de trace.
L'atmosphère du film est appuyer par une Bande originale discrète aux accent de thriller, donc très bien choisit, après tout le film concerne le monde de la dissimulation et du faux, non ?

En conclusion, cette oeuvre possède les caractéristiques habituelles du cinéma de Nolan; personnages assez plat, discussions peu naturelles, mais scénario intelligent, narration originale et visuel grandiose. Mais le point fort de ce film restera de baser son intrigue sur un domaine artistique qui se fait écho du cinéma et qui par essence questionne et fascine : la magie !
Aussi je vous conseil fortement "Le prestige", un film passionnant sous tout ses aspects, qui laisse rêveur mais aussi profondément mal à l'aise..
Alexinéma
8
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le 12 janv. 2015

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Alexinéma

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