Triste et contrastée, l’esthétique de ce film est à l’image de ce qu’un petit village brésilien du XXème siècle peut, semble-t-il, connaître de plus grand bouleversement interne : les sentiments amoureux de son nouveau prêtre.
Exacerbant ceux que bien des villageois ont eu avant lui pour la jeune fille (belle à se damner, donc), le religieux pose malgré lui les bases d’une romance aussi fulgurante qu’impossible. Il n’aura jamais le temps d’être lui-même et ses tourments prendront, immédiatement et silencieusement, toute la place dans sa propre histoire. Puis la honte le poursuivra, impitoyable, jusqu'au jugement terrien de ses intérêts insuffisamment matériels. Entre le désir brutal et le vrai amour, tout ce qui agite les cœurs du village ne doit se révéler qu’en confession, mais ce sont les esprits qui flanchent en premier.
Minimaliste et devenue obscure, l’œuvre est devenue une infatuation de cinéphiles sortie de cartons poussiéreux, trop lente et pressée à la fois pour encore fasciner. Elle est difficile à visionner mais demeure une perle d'audace érotique et religieuse.
→ Quantième Art