Le Prince de Sicile par RemyD
Très peu inspirée, l'équipe responsable de quelques décapantes parodies s'en prend aux films de gangsters italo-américains.
"Le prince de Sicile" commence comme le chef-d'oeuvre de Martin Scorsese, "Casino". Un homme monte dans sa voiture qui explose au moment du démarage. Bien sûr, ici il est projeté dans les airs, prend le temps de marquer un panier de basket et de se livrer à tout autre sorte d'activités sensées être drôles. Le film raconte, comme "Casino" le pourquoi de cet événement tragique tout en revenant sur la vie du père de ce malheureux automobiliste. Au début du siècle, un petit garçon doit fuir le pays car il est au courant du traffic de drogue qui pourrit son village. Il embarque à bord du Il Pacino qui l'emmene à New-York.
Jim Abraham à qui l'on doit toute la série des "Y a-t-il un flic...", du dyptique "Hot Shot", brillante parodie du film de guerre et de bravoure benêt. Ici, il s'attaque à un genre cinématographique qui ne supporte que difficilement la parodie, car très souvent traîté de manière ironique à la base. Abraham nous montre qu'il est impossible de parodier des scènes déjà drôle à l'origine, comme celle du tricheur de "Casino". Et ce n'est pas en rajoutant une quantité indigeste de gags les plus lourds, qu'il parvient à dérider son spectateur.
Peut-être que le problème est ailleurs. On ne devrait plus parodier aujourd'hui comme l'on parodiait il y a dix ou quinze ans, car "Le prince de Sicile" paraît déjà un peu ringard. Reste les performances des comédiens. Jay Mohr, aperçu dans "Small Soldiers" de Joe Dante, se débrouille plus ou moins bien. Mais la vedette revient incontestablement à Lloyd Bridges dont cette amusette est le dernier film. Dans un portrait du dignitaire mafieu par excellence, il essaie péniblement de marcher sur les plates-bandes de Marlon Brando, version "Le Parrain": exercice que le même Brando réussissait à merveille dans "Premier pas dans la maffia.
Bref, Jim Abraham ne parvient quasiment jamais à nous soutirer un sourire: son film est déconstruit, part dans tous les sens, tous les gags sont éculés, etc. De la franche rigolade pour grand public peu exigeant.