On a échangé nos rôles

En Angleterre au XVIe siècle, un garçon des rues d'une douzaines d'années va rencontrer par inadvertance le prince de Galles, qui est son portrait craché. Par jeu, ils vont échanger leurs tenues mais ils vont être pris dans un engrenage où le garçon pauvre apprend que le prince, dont il a pris le rôle, cherche à être assassiné.

Le prince et le pauvre, adaptation d'un célèbre roman de Mark Twain, correspond à une dernière période assez difficile pour Richard Fleischer. Après toute une série de films formidables durant la première décennie des années 1970 (avec en tête L'étrangleur de Rillington Place), le bide de Mandingo va sonner comme un choc mais aussi une volonté pour le réalisateur de redevenir un peu plus mercenaire auprès des studios s'il voulait continuer. C'est pour cela qu'il a jeté son dévolu sur cette adaptation, qui avait déjà donné lieu à un film avec Errol Flynn dans les années 1930), et qui est surtout l'occasion d'étaler un casting assez dingue. Dans des rôles plus ou moins importants, on retrouve Charlton Heston (le père du futur roi), Ernest Borgnine (le père du pauvre), Rex Harrison, Raquel Welch, George C.Scott, Oliver Reed (le mercenaire qui va venir en aide au pauvre devenu prince), dans une très belle photo signée Jack Cardiff, et qui est comme un plaisir quasi-enfantin à suivre.

Sauf que le film a un défaut de taille dont il ne se relève pas ; l'acteur principal est incarné par Mark Lester, qu'on a connu dans Oliver ! dix dans plus tôt, est qui est une terrible erreur casting tant il a le charisme d'une endive. Comme en plus on le suit constamment, il faut dire qu'il n'est pas passionnant à voir, et est la preuve qu'un seul élément peut flinguer une grande partie du plaisir qu'on éprouve devant des films. Car sinon, cette production friquée est tout à fait correcte et montre bien le talent qui n'est plus à démontrer de Richard Fleischer.