On retrouve dans Le prince et la pauvre un ersatz des aventures de Robin des bois de Michael Curtiz. Il y a déjà William Keighley comme réalisateur, et Errol Flynn en acteur, qui a plutôt un petit rôle en revanche, et Claude Rains en noble félon. Mais également, Korngold est déjà à la musique, et on retrouve le même costumier ou le même monteur, par exemple.
Bien sûr, le film de Curtiz est, et avec raison, resté bien plus dans les mémoires, mais il serait injuste de réduire Le prince et le pauvre au brouillon d'un meilleur film à venir. Car avec ses décors en carton pâte et ses jeunes acteurs jumeaux dans les rôles titres, c'est un film des plus sympathique. Malgré le peu de duels, il devrait ravir quiconque a gardé intact une part de son âme d'enfant.
Nous y suivons deux enfants nés le même jour, et de visage identique, sauf que l'un est le prince héritier du royaume, et l'autre le fils d'un voleur brutal. Sauf qu'à la faveur d'une improbable rencontre et d'un jeu qui tourne mal, les deux garçons vont échanger leur rôle. Les deux vont ainsi découvrir l'injustice des lois du royaume, le pauvre en participant aux réunions des seigneurs, et le prince en côtoyant les pauvres. Et si on ajoute qu'un intriguant joué par Claude Rains profite de la situation pour tenter d'usurper le pouvoir, on voit qu'en effet, nombreux sont les points communs avec le film de Curtiz. Et c'était déjà une réussite.