Aaah, Stewart Granger, ses longues jambes athlétiques et ses sauts de cabri ! Ce petit film assez enlevé ne vaut guère que par lui, savamment dédoublé pour l'occasion : d'un côté, il incarne un roi alcoolique passablement écervelé et de l'autre, il campe son cousin britannique à la noble modestie et aux valeurs morales élevées. Aussi à l'aise sur un cheval que dans une valse, il plastronne d'un bout à l'autre de ces aventures ultra-prévisibles et gentillettes, séduisant au passage une Déborah Kerr pleine de grâce, offrant l'image d'une féminité d'époque particulièrement sage, puisque ses sentiments cèdent le pas à son sens du devoir. Et les vaches sont bien gardées. C'est-à-dire la domination masculine et les hiérarchies sociales. Mais bon, c'est tout l'intérêt de ces vieux films, que de nous faire mesurer le chemin parcouru. Au passage, les effets spéciaux ne déméritent pas et le duel final, au sabre, est un modèle du genre, qui rappelle celui du Robin des Bois historique, en faisant le même usage de l'espace et des escaliers que lui.