The Long Goodbye
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Juin 1950. Imaginons que Philip Marlowe, personnage des romans de Raymond Chandler, s'endort ivre dans son appartement. Il se réveille 23 ans plus tard en tant que Philip Marlowe, cette fois personnage du film de Robert Altman. Si son corps n'a pas trop subi les outrages du temps, autant dire que son esprit est resté bloqué dans les années 50.
Voilà donc le traitement qu'à voulu employer Altman pour son film : scruter les 70's dans les yeux d'un type qui a 20 ans de "retard". Il devient alors délicieux de revisiter cette décennie, à travers un personnage nonchalant, solitaire, en perpétuel décalage.
Si la promesse d'une intrigue de film noir est ce qui m'a attiré en premier lieu, c'est finalement le traitement du personnage principal qui a retenu mon intérêt. On se régale de voir Elliott Gould (excellente prestation de sa part) parler seul, grommeler même, avoir pour préoccupation ultime le bien-être de son chat, et surtout envoyer des skeuds tout en finesse et ironie à tous ceux qu'il croise : flics, alliés & antagonistes, tout le monde repart avec une bonne baffe verbale dans la trogne.
Revenons-en à l'intrigue; celle-ci comporte tous les ingrédients qui font la saveur particulière des films noirs : protagoniste embarqué dans une histoire qui le dépasse, femme fatal, trahison & tromperies, cynisme, fatalisme... L'histoire, somme toute classique, se suit bien sans pour autant transcender son genre.
Je n'ai pas lu l'oeuvre original (le bouquin de Chandler donc), il parait cependant que l'amitié Marlowe/Lennox est plus creusée dans le livre. C'est l'un des points faibles que j'ai décelé dans le film : ce qui guide Marlowe dans le film (outre sa volonté de retrouver son chat), c'est la conviction profonde que Terry Lenox est innocent. Présenté comme ça l'est, c'est un peu surfait. Et cela fait grandement perdre de l'intensité à la scène finale,
où Marlowe découvre la vérité et abat Lennox de sang-froid. Il est également curieux de constater que le gros de l'intrigue se lance grâce à la complice de Lennox, ce qui permet à Marlowe de remonter au fur et à mesure sur la bonne piste. Ce point de départ sonne comme une incohérence à mon sens.
Au final, et malgré quelques lacunes dans l'écriture, on passe un bon moment devant Le Privé. La mise en scène d'Altman, l'originalité du protagoniste, les thèmes abordés (le romancier soûlard en panne d'inspiration notamment) et quelques scènes de bravoures (Marlowe pris en filature par un bleu ou Augustine qui retrouve son pognon) en font une franche réussite.
7,5/10
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Créée
le 2 sept. 2019
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