Le Procès du Chien est une fable juridique et philosophique, où l’homme et l’animal s’affrontent dans un tribunal moral. Tout débute par un drame : un chien attaque un enfant. Cet acte, instinctif et brutal, devient l’épicentre d’un procès.
Dosch orchestre un récit où la cour de justice se mue en lieu de symboles. À travers ce procès, le film interroge la fragilité de nos certitudes : peut-on véritablement domestiquer la nature sauvage, ou ne fait-on qu’ériger des barrières illusoires autour d’une force incontrôlable ?
Là où le film aspire à une densité réflexive, il risque parfois de s’éparpiller dans des intrigues secondaires qui affaiblissent son propos central. Les liens ténus entre l’avocate (incarnée par Dosch elle-même) et le dresseur (Jean-Pascal Zadi), ou encore le rôle ambigu du jeune voisin, s’ajoutent comme des esquisses inabouties et diluent la puissance émotionnelle et thématique du film.
Dosch choisit une tonalité oscillant entre légèreté comique et gravité dramatique, mais cette dualité ne trouve pas toujours sa juste cadence. Les moments de comédie, souvent portés par des éclats de colère ou des situations absurdes, flirtent avec l’excès, tandis que les scènes plus contemplatives manquent parfois d’élan pour pleinement captiver.
Cependant, le film trouve son souffle dans son refus d’asséner une vérité figée. Plutôt que de livrer une morale définitive, Dosch fait vaciller les certitudes. La relation avec l’animal devient un terrain d’expérimentations non verbales, où les silences et les gestes suffisent à révéler l’ambiguïté du lien entre l’homme et la bête. C’est dans ces instants suspendus, où la parole cède à l’instinct, que Le Procès du Chien dévoile sa sensibilité la plus poignante.
Malgré ses maladresses, Le Procès du Chien parvient à injecter des réflexions humanistes et féministes dans un cadre narratif inattendu. Si le récit tangue, c’est peut-être parce que, comme son héroïne, il tâtonne face à une vérité insaisissable.