Laetitia Dosch est dingue. Totalement. C'est ce qui fait son charme dans les rôles qu'elle a interprété jusqu'alors. L'impression est largement confirmée par son premier long-métrage, en tant que réalisatrice, Le procès du chien. Un film foutraque et déjanté qui pousse l'absurde dans ses retranchements et suscite quelques fous rires incontrôlables, à condition d'être sensible à un certain humour. L'histoire du jugement de ce chien est insensé mais le traitement que la néo-cinéaste infligé à son sujet ne l'est pas moins. Elle mélange un peu tout dans un cocktail que certains estimeront peut-être imbuvable mais ils auront tort : cause animale, évidemment, mais aussi place des femmes et violences domestiques, sans oublier les limites de la justice humaine. Qu'importe ce trop plein apparent, les chiens aboient, certes, mais la caravane de Laetitia Dosch passe. Et l'interprétation ne manque pas de mordant, pour utiliser une image facile : à commencer par Kodi, le chien, irrésistible, en passant par l'actrice-réalisatrice et quelques seconds rôles croustillants, François Damiens et Jean-Pascal Zadi, notamment. La conclusion du film, quant à elle, prouve que tout ce qui a précédé n'est pas aussi léger qu'il y paraissait. Pas si folle, la guêpe, en définitive.