Du Professionnel je me rappelais vaguement une trame, et surtout une belle musique. Le revoir tant d'années plus tard, appréhendant une possible déception, aura été une bonne surprise. Finalement, je le trouve toujours bien ce film, même si j'ai eu du mal avec la partie africaine, notamment parce que le combat dans le village, je n'y ai pas vraiment cru.
Pas grave, parce que la partie parisienne, elle est bien plus inspirée. Robert Hossein y joue un flic pervers aux méthodes de brute, parfait opposant pour un Belmondo au capital sympathie inentamé, voilà un acteur que tout le monde, semble-t-il, aime, il a un charisme fou. On y suit la traque organisée par les services secrets pour arrêter Belmondo, un agent qui avait été donné pour raison d'état et qui, évadé deux ans après, compte bien terminer la mission qu'on lui a confié, ne serait-ce que pour emmerder ceux qui l'ont trahi.
Film d'espionnage donc, au ton bien franchouillard, mais c'est ce qu'on aime, rien de péjoratif : c'est par exemple ce fond d'amertume qui tout de suite donne de la profondeur à l'ensemble. Cela vous pose un film, ce ton amer venu du film noir, ou bien du polar en roman, que nos réalisateurs de genre savaient si bien manier, à cette époque. Ou alors ce sont ces dialogues, résolument non naturels, cela crée tout de suite une atmosphère, un style. Il n'y a pas à dire, ça avait de l'allure, tout ça.