Pour Roger Hanin, ce film, en 1974, fut un premier passage derrière la caméra, à la mise en scène.
Je ne sais pas si le film fut un succès à sa sortie ; j'en doute tellement c'est mauvais. Tout. Même le titre (presqu'inapproprié)…
En gros, le film relate l'histoire d'un homme (Georges Geret) à la recherche de sa fille prise dans un réseau international de prostitution, pour la sortir de là.
En soi, le sujet a du potentiel et même un potentiel dramatique certain.
Mais le scénario est limite incompréhensible. Il part dans tous les sens. L'homme qu'on a affublé d'un nom arménien (pourquoi ?) est à la base un honnête architecte. Comme on peut se douter ou comme on peut en douter, ce type de métier le prédispose tout-à-fait à s'infiltrer dans ces milieux opaques du proxénétisme et de la prostitution. Pourquoi, comment on n'en sait rien au point que je me suis dit que ce film était la suite d'un autre film. Par contre, l'homme fait dans la justice expéditive sans explication : il sort de taule (pourquoi ?) et exécute quelques malfrats (pourquoi ?) ; le tout sous l'œil bienveillant d'un commissaire (Bruno Cremer) qui en a marre de cette justice molle trop permissive pour ce qui concerne la prostitution. Tout le film est à l'avenant. Je passe sur les méthodes – viriles – d'interrogatoires – officieux.
Spoiler : A la fin, ça tourne mal et le même spectateur éberlué se dit "tout ça pour ça" !
Mais la mise en scène n'est pas en reste car elle est d'une platitude comme on ne le voit pas souvent : Le montage aligne ou alterne les scènes de flinguage avec les scènes plus croquignolesques (façon de parler) dans les bordels à prostituées ou à travelos. Bon chic, bon genre.
Et les acteurs alors ? J'ai déjà cité Georges Géret dont le jeu est très bourrin, sans aucune subtilité ni la moindre émotion. Il y a Roger Hanin dans le rôle d'une espèce d'avocat en milieu trouble et dont finalement je n'ai pas trop compris le rôle exact. Il y a Jean Servais dans le rôle d'un chef de la pègre qui en a marre qu'on vienne troubler son petit businesse lucratif. Enfin, je pense car il a le ton d'un chef quand il parle … bien que dans le générique, on l'affuble du titre de Maître Ancelin. C'est dire l'état de confusion du scénario.
Du côté des femmes, il y a la fameuse fifille à Georges. Le rôle est interprété par Juliet Berto qui ne doit pas aligner plus de dix mots dans le film. Dont on ne saura même pas si elle est consentante ou pas ni comment elle s'est faite embringuer là-dedans. A voir le faible (euphémisme !) empressement à retrouver son père, j'ai même eu carrément un doute sur le personnage.
Mais le plus beau, le plus beau (je répète …), c'est Robert Hossein dans le rôle d'un travelo (et patron d'une boite de travelos). Alors là, je dis chapeau ! Quand je l'avais vu au générique, je m'étais dit in petto, il doit encore faire un rôle de mac pur et dur, méchant comme la gale. Ben non. Travelo. Tiens, ça va rapporter un point au film !
En bref, le film dont le sujet était potentiellement intéressant se révèle être une daube sinistre que je ne recommande vraiment pas.