Quel dommage que le dernier tiers soit en définitive si classique... Car hormis cela, ce « Quatrième homme », c'est vraiment du tout bon. Intrigue efficace et originale, mise en scène nerveuse, interprétation énorme (il faut dire que Neville Brand, Lee Van Cleef et Jack Elam dans un même film, ca a de la gueule)... Nous sommes dans la série B à son meilleur, d'autant que niveau répliques et opposition entre les différents protagonistes, on est là aussi dans le haut niveau quant à ce jeu de poker menteur où presque tous sont prêts à tout pour quelques dollars de plus (je précise que ce jeu de mots est totalement involontaire vis-à-vis de Lee Van Cleef). Il n'y a pas à dire : quand les méchants sont réussis, c'est tout de suite beaucoup plus intéressant. Reste donc cette ultime partie beaucoup plus conventionnel, mais qui n'en est pas moins efficace et bien menée... Si bien que si la frustration d'être passé tout proche d'un grand film est là, elle est toutefois éclipsée par le plaisir profond que l'on a eu à suivre les mésaventures de Joe Rolfe : une belle surprise que ce polar signé Phil Karlson.