Eros & Thanatoc
Si l’on considère les audaces de Turkish Délices ou Kattie Tippel, Le quatrième homme s’inscrit dans une logique, celle de la surenchère. On retrouve sans peine l’univers de Verhoeven, mélange...
le 17 sept. 2015
19 j'aime
C'est De Palma qui rencontrerait Bunuel.
La puissance des images, ici, est ahurissante. Verhoeven court d'un signe à l'autre, mais sans les aligner (c'est toujours le problème des films dits surréalistes, l'effet d'accumulation qui littérairement fonctionne, mais qui cinématographiquement lasse) : en les faisant dériver.
Cette scène, emblématique de l'ensemble, où une femme laisse entrevoir derrière un bouquet de fleurs rouges le canon d'une arme à feu, qui, lorsqu'elle se tourne, devient une clef. Il y a toujours dans l'image un devenir, une métamorphose à l'oeuvre, quelque chose d'instable, et c'est cette instabilité du signe que Verhoeven pousse ici à l'extrême. Il nous invite, tout le long du film, à un changement de perspective, ou bien plutôt à ne pas croire à l'idée même de perspective. Tout peut être détourné, sublimé. C'est le parcours du héros, submergé par une tension sexuelle qui le laisse tremblant dès les premières images, et contre laquelle il lutte même s'il ne cesse d'y céder.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 1983
Créée
le 17 oct. 2015
Critique lue 588 fois
8 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Quatrième Homme
Si l’on considère les audaces de Turkish Délices ou Kattie Tippel, Le quatrième homme s’inscrit dans une logique, celle de la surenchère. On retrouve sans peine l’univers de Verhoeven, mélange...
le 17 sept. 2015
19 j'aime
Il s'agit d'un thriller basé sur le thème de la veuve noire comme le suggère le générique du film dès le début. Le scénario est tiré d'un livre de Gérard Reve un écrivain hollandais et reprend des...
Par
le 19 déc. 2015
10 j'aime
2
Dès le générique d’ouverture, on comprend qu’on ne va pas baigner dans la sérénité : une mouche prise dans une toile ; un araignée, qui s’avance lentement et en fait son déjeuner tout en...
Par
le 16 mars 2022
8 j'aime
5
Du même critique
Un cauchemar de droite, créé par l'algorithme du Figaro.fr : un projet de construction d'éoliennes, des bobos néo-ruraux en agriculture raisonnée, des vrais ruraux sous-éduqués qui grognent et...
le 26 sept. 2022
44 j'aime
44
Les Herbes sèches est un film sur un homme qui ne voit plus, parce qu'il n'y arrive plus, et parce qu'il ne veut plus se voir lui-même au coeur de tout ce qui lui arrive. Il prend des photographies...
le 25 juil. 2023
39 j'aime
2
Barry Jenkins sait construire des scènes (celle du restaurant, notamment, est assez singulière, déployant le temps dans l'espace via le désir et ses multiples incarnations, à savoir la nourriture, la...
le 5 févr. 2017
37 j'aime
1