Aussi improbable que cela puisse paraître, en 1979, Gene Wilder est une méga star.

Pour bien comprendre, il faut se rendre compte qu’il a tourné entre 1974 et 1976 trois succès gigantesques consécutifs : Le Shérif est en prison, Frankenstein Junior et Transamerica Express… C’est un peu comme être la vedette coup sur coup de Spiderman, Transformer et Sherlock Holmes, ça vous donne un certain crédit auprès des studios…

C’est donc presque entièrement autour du bonhomme que se monte cette histoire de rabbin polonais de huitième zone envoyé à San Francisco avec la Torah pour diriger une synagogue. Comme comparse, un braqueur de banque au grand cœur qui va l’aider à traverser le continent sans trop souffrir. John Wayne ayant finalement repoussé le rôle, on se tourne vers un petit jeune qui monte, Harrison Ford… Finalement ça tombe bien, il a envie de retrouver son pays après quelques films britanniques et son fiston rêve de le voir en cow-boy…

Faut avouer tout de suite que pour un Aldrich, ça manque terriblement de caractère, le vieux cinéaste bien crade qu’on adore tant commence à fatiguer après une décennie pourtant bien jouissive, faut dire qu’il est sur sa fin, c’est son avant-dernier film, plus qu’une histoire de catch féminin par derrière et il remballe ses guêtres…

Reste une gentille comédie d’aventure tournant autour de ce personnage farfelu et doux perdu dans l’Ouest sauvage… Pour une fois, Gene Wilder n’est pas absolument haïssable là-dedans, beaucoup moins hystérique que d’habitude, ça repose… Alors, bien sûr, en conséquent, il va pas mal décevoir son public d’alors, plus habitué au délire à la Mel Brooks…

En face, Harrison est au mieux gentiment mignon au pire mauvais comme un cochon, et Pruneau a raison, sa tenue de westerner arrive déjà trop tard, le crade spaghetti est hélas passé par là… Mais bon, quand même je trouve ça tout de même plus normal de voir Ford tourner un western que Wilder…

Non, mais sinon, en vrai, ça se regarde, moi j’aime bien, deux types se promènent, il y a des bivouacs à gogo, les gags religieux sont, certes, convenus et pas finauds, c’est cousu de grosses ficelles blanches, mais ça peut quand même marcher sur les jeunes filles accortes de bonne composition, et c’est amusant à contempler.

Ah oui, aussi, ils passent leur temps en caleçon long intégral, et franchement, si vous n’avez jamais rêvé de voir Harrison Ford en caleçon long intégral, on se demande même pourquoi vous lisez cette critique…

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le 10 août 2012

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Torpenn

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