Dans un pays d'Amérique centrale ressemblant au Mexique, un français est chargé par des opposants au régime en place d'assassiner le Président.
Lino Ventura est ce tueur à gages énigmatique, taciturne et parfois brutal. Un personnage qu'on jugera pas très abouti, sans grande profondeur. Et c'est d'autant plus regrettable que le film, par manque d'envergure dramatique, repose essentiellement sur l'étranger, dit le Rital (et accessoirement sur le charisme de son interprète).
Entouré de seconds rôles exotiques et typés, mais banals, Ventura subit par ailleurs un scénario sans éclat, terne en matière d'action même lorsque, dans la seconde partie du film, elle s'anime un peu après l'assassinat (fastoche) du Président.
Jusqu'alors, le film est franchement ennuyeux, l'étranger attendant patiemment l'arrivée de sa cible aux côtés d'un jeune homme qui pourrait devenir
le prochain chef de l'Etat.
Dans la planque au coin de la rue, on tue, aussi, en jouant aux dames, on affiche un antagonisme superficiel où José Giovanni oppose de façon très conventionnelle l'idéalisme exalté du jeune candidat à la Présidence à l'incrédulité du mercenaire. On est très loin de l'aventure haletante qu'aurait pu être le sujet.