D'une beauté formelle éblouissante avec des séquences somptueuses : celle de la rencontre entre Cooper et Neal est à ce titre incroyable, extra-ordinaire, un petit chef d'oeuvre en soi. Le travail sur la photographie, les lumières et les décors sont achement bien chiadés, y a pas à dire, c'est de la très bel ouvrage.
Pourtant, ces si magnifiques scènes m'ont paru érodées par une charge dramatique sur-excitée, un systématisme que l'absolutisme du scénario n'exigeait pas forcément. Bref, un manichéisme quasi constant et les personnages acculés à leur dogmatisme m'ont quelque peu éreinté. Par un semblant de ridicule, ou de grandiloquence plutôt certaines scènes m'ont véritablement sorti manu militari du récit. La mise en scène relativement pompeuse par instants notamment dans les élans arrêtés de Neal , de Massey ou de Douglas a fini par me gâcher quelque peu le si joli spectacle.
Mention spéciale pour Cooper cependant qui dans ce magma de gravité excessive réussit à surnager et à compenser par une retenue malgré l'essence même de son rôle de forcéné individualiste.