Godard a raison, ce n’est pas soit le cinéma, soit la politique. Godard a tort, on ne fait pas un bon film en exhibant une idée nue devant la caméra.
Godard a raison, le cinéma est beau lorsque l’idée donne sa consistance au sentiment. Godard a tort, sans l’affect, aucune grande œuvre ne peut être.
Godard a raison, le cinéma n’est pas un divertissement. Godard a tort, sans légèreté « par profondeur », une œuvre d’art ne saurait être réussie.
Godard a raison, une reconfiguration du sensible s’est esquissée en 1968. Godard a tort, ce ne sont pas simplement ses lunettes et ses chaussures le problème.
Godard a raison, la "révolution" passe par la rupture avec les cadres et découpages qui définissent places et parts respectives. Godard a tort, la question « qu’est ce que la Révolution ? » est aussi ridicule que l’auto-proclamation d’un « cinéma-révolutionnaire ».
Mais tout cela, bien sûr que Jean-Luc le savait…