Après Anatomie d'une chute et le Procès Goldman, il y a vraiment de quoi se sentir fier de voir le Cinéma français proposer des films si ambitieux et exigeants cette année.
Pas vraiment fan de cinéma fantastique, j'ai apprécié la façon avec laquelle Thomas Cailley a su s'emparer de ce genre, en veillant à ne pas tomber dans un excès d'effets spéciaux et donc à ne pas "s'américaniser". Grâce à une belle intelligence de réalisation et une approche quasi artisanale, il est tout de même parvenu à me faire détourner le regard à plusieurs reprises sans beaucoup d'artifices.
Le film a toutefois trois points faibles selon moi :
- des créatures agressives et si peu sympathiques qu'elles viennent nettement freiner l'empathie et donc l'émotion que l'histoire pourrait dégager. Dommage car la façon dont elles sont dissimulées de l'oeil du spectateur au début du film est très réussie.
- un scénario qui manque d'épaisseur pour un film de plus de deux heures. Une fois les enjeux posés, peu d'évolution dans la narration et donc des longueurs.
- un message bien difficile à percevoir. Qu'est-ce que le cinéaste cherche à nous dire ?
Reste une relation père-fils touchante, avec deux acteurs au sommet de leur Art : un Romain Duris à fleur de peau, à la puissance émotionnelle indéniable et un Paul Kircher dont l'engagement pour le rôle et l'incarnation de ce personnage en mutation impressionnent et imposent le respect. Déjà nommé Meilleur Espoir l'an passé, l'Académie va s'arracher les cheveux. Petit bémol en ce qui concerne l'écriture des personnages secondaires : Adèle Exarchopoulos (que l'on voit décidément partout cette année) n'a malheureusement pas grand chose à jouer.
Unanimement salué par la critique et portés par de très bons retours de spectateurs emballés depuis Cannes, le film devrait connaître un succès bien mérité et, je l'espère, encourager d'autres réalisateurs à développer ce cinéma fantastique à la française !
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