Des hommes qui se transforment en animaux ? On a déjà vu ça il n’y a pas longtemps dans la bande dessinée Sweet Tooth adapté avec succès en série en 2021 dans un style, il faut le préciser, assez différent de ce que nous propose Thomas Cailley dans son second film, neuf ans après Les combattants qui avait révélé Adèle Haenel.
Le règne animal est une fable fantastique dans laquelle un père se bat face à la maladie qui touche sa femme et qui commence à toucher son fils qui lui aussi va se transformer en loup ou en ours.
C’est aussi une fable écologique avec des accents poétiques dans laquelle Romain Duris trouve là son meilleur rôle depuis bien longtemps. Paul Kircher, (qui interprète le fils), il confirme les belles impressions entrevues dans le lycéen de Christophe Honoré. Quant à Adèle Exarchopoulos, dommage que son personnage ne soit pas plus exploité.
Avec un film où des êtres en transformation sont traqués, pourchassés et internés dans des camps de rétention, difficile de ne pas penser à la situation que connaissent les migrants en Europe, notamment à Lampedusa.
Il faudra saluer en tout cas l’audace et l’ambition de Thomas Cailley de s’essayer à un genre où, en France, la qualité est rarement au rendez-vous comme c’était le cas récemment avec le film Acide de Just Philippot.
Le réalisateur trouve ici un bel équilibre entre émotion, poésie, fantasque et cinéma d’auteur et avec en fond des préoccupations sociolo-écologique évidentes.
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