Deuxième long métrage de Thomas Caillet après Les Combattants (2014, il prend son temps!). Toujours aussi époustouflant dans le rythme et des effets spéciaux à couper le souffle. Une maladie, dont on sait juste qu'elle n'a pas de traitement et qu'elle impacte la famille, va transformer la mère en animal... C'est la métamorphose qui compte, pas son résultat. Et c'est bien ce qui fait l'intérêt du film : la traduction des émotions des personnages notamment du jeune "homard"( merci Françoise D.) qu'est l'ado, Émile. Quel est notre rapport à l'autre, à la différence alors que nous respirons le même air ? Quelle part avons-nous en nous d'animalité et d'humanité ? Quel travail magnifique des acteurs pour ces personnages mi-hommes, mi-créatures !
J'ai pleuré, j'ai été en apnée, j'ai soufflé. J'ai adoré la musique haletante de Andrea Laszlo De Simone. Les seconds rôles apportent une belle ponctuation au duo père/fils Romain Duris ("qui descend du singe" rappelez-vous) et Paul Kircher dont on suit le parcours. J'ai senti le vent de Gironde sur ma peau, j'ai senti la transpiration des personnages, j'ai humé l'haleine des créatures. J'ai été un peu cet autre qui parfois effraie tant. J'ai couru avec bonheur et les personnages dans ce délire vivifiant. Un beau cri du cœur du réalisateur qui peut encore attendre pour le film suivant si le résultat est une telle rafale d'inspiration.
Bref, une grande bouffée d'oxygène en forêt, ça fait drôle de se retrouver sur un trottoir puant la ville en sortant de la salle !