Dans un de mes jours de bonté inouïe comme il en arrive parfois.
Je me suis décidé à accorder une chance à ce projet au allure prétentieuse dont seul le cinéma français a le secret.
Au cœur de la petite salle étroite du centre-ville,
règne une atmosphère imprégnée de scoutisme et de communion. Cinq enfants blondinets, alignés de force par une famille bourgeoise du quartier, partagent l'espace avec des professeurs grisonnants.
Archétype des professeurs méprisant leur métier, mais se considérant avant tout comme des intellectuels notoires dont la société devrait leur être redevable.
À peine le film démarre, me voici horrifié,
ne sachant pas encore par quelle sauce je vais être mangé entre web-série et téléfilm. Ce cocktail détonnant me promet un mauvais moment et une perte de temps en perspective. Les signaux d'alarme s'allument, mais peut-être, au fond,
y a-t-il une lueur d'espoir cachée dans ce décor cinématographique qui m'a initialement laissé sceptique ?
Romain Duris écrase le reste du casting
par son jeu d'acteur théâtral, incarnant une énième version de lui-même des plus caricaturale. Incapable s'effacer au profit du personnage, je dois bien reconnaitre que cela ne me dérange guère étant un bon client du monsieur. Je peux au moins me raccrocher à cette "performance" pour tenter de passer un moment divertissant.
L'enfant incarné par Paul Kircher de son côté, se montre plutôt convaincant. Je lui offrirai un rôle dans la prochaine saison de Plus belle la vie sans concession.
La réalisation, sobre et dénuée d'artifices,
est spartiate mais bien exécutée, mettant en valeur de beaux éclairages aux couleurs vibrantes et des gros plans saisissants.Le travail sur les bêtes et les effets spéciaux est plutôt correct et appréciable. Sur le fil pas suffisamment époustouflant pour créer une émotion significative mais pas suffisamment mauvais pour nous sortir réellement du film.
On évite ici alors le nanard d'un tacle glissé audacieux.
On aurait pu penser que les réalisateurs, après la pandémie de la COVID-19, auraient acquis une formation accélérée pour aborder les épidémies avec brio mais il n'en est rien. Le film par paraisse intellectuel notoire loupe ses grandes thématiques que sont le rapport à la bête, la maladie ou encore l'écologie.
Nous sommes bien ici face à un film prétentieux sans la moindre substance. Je ne relèverai pas les tremblements de caméra impliquant toute la création artistique dont ce film fait preuve...
Toutes fois je dois bien l'accorder le film fonctionne,
il arrive à nous happer, captivés par le déroulé de l'histoire, mais cette immersion évoque davantage le style d'un téléfilm qui attire notre curiosité le dimanche soir que celui d'une œuvre cinématographique ambitieuse.
Le cinéma français ne peut s'empêcher d'interrompre le cheminement de l'histoire qui arrive pourtant à instaurer par moment une atmosphère lourde qui pourrai nous prendre au tripe si cela n'était pas interrompu toutes les 10 mins par un ressort comique propre au cinéma bankable.
Il est évident qu'il serait inapproprié de poursuivre
cette critique, car il semble y avoir davantage de potentiels narratifs dans les problématiques non envisagées par ce film.
Mais je ne m'inquiète guère je suis certain que mes compagnons de salle sauront avec brio brasser de l'air sur la pseudo-profondeur de ce film qui n'est rien d'autre qu'un énième film paresseux faisant affront à l'art que peut-être le cinéma.
Santé 🍷