"Bête de Déception : Une Épopée Mutante Qui Rate le Coche"

Sur les terres arides de la science-fiction made in France, le cinéma fait la feignasse, laissant la série prendre tous les risques. On dirait que Thomas Cailley a fait du camping depuis Les Combattants, et son retour avec ce nouveau film ressemble à un gars qui arrive à une soirée déjà bien entamée. Une épidémie qui transforme les humains en bêtes, sérieux ? On dirait qu'il a pioché ça dans un chapeau de concepts foireux.


Le truc malin, paraît-il, c'est de ne pas nous enquiquiner avec le début de l'épidémie. On démarre à un moment où tout le monde est déjà devenu un zèbre ou je ne sais quoi. Franchement, ça éteint déjà la moitié des questions logiques qu'on pourrait se poser, et on se retrouve dans une sorte de fête costumée ratée. Et là, on vire à la comédie, avec Romain Duris qui essaye de faire le clown avec son gamin. Sérieusement, on est loin des grands comédiens, on dirait une réunion de famille filmée à la va-vite.


Bien sûr, ils essaient de plonger dans l'émotion avec la mère perdue qui se transforme en je ne sais quoi. « Je ne sais pas si j'ai peur de la perdre ou de la retrouver. » Franchement, ils auraient mieux fait de ne pas la chercher, ça aurait évité une scène de recherche clichée avec une chanson à l'ancienne pour essayer de tirer des larmes au spectateur. Pierre Bachelet, vraiment ?


Cailley essaie de tresser un truc entre drame, angoisse, et action, mais ça ressemble à un plat trop épicé avec des ingrédients qui ne se marient pas vraiment. Les effets spéciaux ? On dirait qu'ils ont pioché dans les fonds de tiroir. L'homme-oiseau, sérieux, on dirait un cosplay raté. Certes, il y a quelques scènes sympas, comme l'attaque dans le supermarché, mais ça ne rattrape pas le reste.


Ils auraient pu facilement tomber dans le piège de la surenchère, mais au lieu de ça, ils se prennent pour des poètes en herbe en parlant de métamorphose et de je ne sais quoi. On a l'impression qu'ils ont oublié que le public voulait de l'action et pas une leçon de vie avec des mutants.


Au final, on se retrouve avec un film qui se la joue écolo avec des plans de nature à la noix, comme si ça allait sauver le naufrage. Les mutants contre les humains, c'est juste un prétexte pour essayer de donner du piquant à un truc qui aurait mieux fait de rester dans l'ombre. Cailley aurait dû garder la mémoire de ce qu'est un bon film au lieu de se perdre dans les méandres d'une histoire mal ficelée.

AntiPepper
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le 29 déc. 2023

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