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Neuf ans après avoir fait sensation avec "Les Combattants", Thomas Cailley revient à la réalisation avec "Le règne animal", fable écologique qui navigue entre drame familial et aventure SF, au cœur d'une mystérieuse épidémie mutante.


Film hybride, à la croisée des genres, il est en constante mutation, à l'image de son protagoniste et bénéficie grandement d'un duo d'acteurs en or que sont Romain Duris et le prometteur Paul Kircher, ce dernier portant carrément le film sur ses épaules. (On exclura par contre Adèle Exarchopoulos qui hérite d'un rôle anecdotique à l'écriture ingrate).


Cailley et sa scénariste, Pauline Munier, font preuve d'audace et d'inventivité en explorant des territoires finalement peu exploités voir méconnus du cinéma de genre français, le tout dans une démarche sincère et réfléchie. Ils posent sur la société qu'ils dépeignent un regard à la fois critique et empathique sans pour autant oublier de soigner la forme. En ce sens, leur métrage foisonne d'images puissantes, de visages et de créatures hybrides étonnantes, grâce à un travail de maquillage et d'effets spéciaux particulièrement réussis.


Au-delà de son récit, c'est évidemment par sa capacité à aborder des thématiques lourdes que "Le règne animal" se distingue : la différence, le racisme, la loi anti-immigration, le passage à l'âge adulte, l'incapacité à faire le deuil... Si le tout oublie parfois d'être subtil, ces thèmes n'en demeurent pas moins poignants. Le film culmine avec une scène finale émouvante, où un père accepte enfin de laisser son fils prendre son envol - un moment qui cristallise toute la beauté et la complexité des relations familiales, ainsi que les thèmes plus larges de liberté et d'acceptation.


Ainsi, "Le Règne Animal", sous ses airs de film SF, constitue un appel à la réflexion et un formidable plaidoyer pour la tolérance. Thomas Cailley, nous rappelle à travers son métrage l'importance de susciter le débat, d'éveiller les consciences et, ultimement, nous pousse ni plus ni moins à envisager le monde sous un jour nouveau.

AtefAttia
7
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le 6 févr. 2024

Critique lue 51 fois

Atef Attia

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