Un jeune couple aisé et sans enfants. Il est architecte, elle enseigne le sport. Il a une aventure avec une autre femme à Toronto. Elle tombe dans une dépression de plus en plus profonde sans que cet adultère y soit pour quelque chose. Le cinéma de Denys Arcand, Le déclin de l'empire américain en est le meilleur exemple, a toujours brillé par ses dialogues ciselés et son humour. Pas ici. Le règne de la beauté accorde une place envahissante aux paysages (magnifiques) mais ses personnages ne débitent que des platitudes. Quant à la narration, elle est quasi inexistante, se contentant d'enregistrer la vie sociale de ses protagonistes sous l'angle hédoniste, faisant ressembler leur existence à une suite d'activités sportives (tennis, golf, hockey, ski, chasse). On comprend où Arcand veut en venir : à ce que ces vies sont vides de sens et perverties par la recherche d'un certain "art de vivre" dans l'apparence plus que dans la substance. Mais à vouloir montrer des individus inintéressants, Arcand ne réussit qu'à faire un film qui l'est presque tout autant.