Le Renard Jaune, c'est une brasserie de quartier oû une poignée de personnages vient trainer son ennui, brailler ou se saouler. C'est aussi quasiment le seul décor du film, celui où se déroulera une enquête policière après que Charles Senac (R.Bohringer), ancien prix Goncourt, a été assassiné chez lui. Tout le monde est suspect car Senac passait ses journées à injurier ou invectiver tout le monde.
L'intrigue policière, à propos du coupable et de son mobile, n'a aucun intérêt, parce que Mocky ne lui en donne pas, ni dans l'intention, ni par sa mise en scène médiocre et approximative. Ce qui compte pour Mocky, c'est cette galerie de paumés et de grandes gueules qui stagnent au Renard Jaune. Le réalisateur a réuni un joli casting, dont plusieurs vieux habitués, septuagénaires ou octogénaires comme lui. Est-ce pour cette raison le que le film est aussi plan-plan? Déjà qu'il n'y a pas de suspens, Mocky nous endort avec sa réalisation sans rythme. Quant aux personnages, il sont ce qu'en fait toujours Mocky: des caricatures, des figures univoques à peine esquissées, dépourvues de psychologie, mais la psychologie, ça n'a jamais été le truc de Mocky.