Pulsions, vampires & imaginaire nordique
Dans des contrées nordiques, une jeune femme, tout juste mariée à un chasseur de rennes, se sent peu à peu délaissée par celui-ci, elle va alors faire appel à un chamane et à partir de ce moment-là, sa vie et sa personne vont être considérablement transformées...
Pour sa première réalisation, Erik Blomberg s'inspire d'une légende nordique et braque sa caméra tout le long sur cette jeune femme qui va peu à peu se voir transformé par divers éléments fantastiques la rendant en prédatrice capable de changer d'apparence pour attirer les hommes et étendre son pouvoir de séduction.
Et c'est là toute la réussite du film. Il met en scène un personnage qu'il rend fascinant et envoûtant, tout comme l'atmosphère où l'on ressent l'imaginaire du monde et des légendes nordique ainsi que de la sorcellerie ancestrale. C'est le cadre d'une vie où l'homme chasse pour se nourrir et où tout est rudimentaire et c'est avec une certaine finesse qu'il y inclus dans la seconde partie plusieurs éléments fantastiques allant du sacrifice aux vampirismes en passant par la transformation ou la sorcellerie.
En plus de bien retranscrire tout ce qui tourne autour des mythes fantastiques, il retranscrit aussi très bien les paysages nordiques. Visuellement le film est magnifique et Blomberg met très bien en valeur les décors (naturels) arctiques. Malgré les nombreux thèmes qu'il doit aborder et la difficulté vis-à-vis des moyens, il s'en sort très bien, jouant avec divers trucages et artifices. Le film est court mais tout le long passionnant et les interprétations sont, dans l'ensemble, plutôt correctes.
Une vraie bonne surprise pour ce film qui remporta le prix international du film légendaire à Cannes (par Jean Cocteau) ainsi que le Golden Globe du meilleur film étranger. Blomberg nous emmène dans un univers fascinant où s’entremêlent pulsions, sorcellerie, vampire et renne blanc.