On sent légèrement les conventions de l'adaptation théâtrale, avec une action se déroulant quasi-systématiquement en lieu clos et des enjeux inévitablement assez mélodramatiques. Reste que loin d'être le film le plus personnel ou réussi de Richard Brooks, « Le Repas de noces » n'en est pas moins une œuvre élégante et pudique, touchant souvent juste dans les enjeux qu'elle décrit, rendant en définitive un bel hommage aux classes populaires américaines, sans jamais tomber dans le simplisme ou la démagogie, chaque point de vue étant retranscrit avec talent et sans jugement, chacun ayant d'ailleurs, à sa façon, un peu raison.
Toutefois, il fallait le talent d'acteurs hors-pair pour que cela se ressente pleinement à l'écran, et que ce soit le touchant duo Debbie Reynolds - Rod Taylor, le réjouissant Barry Fitzgerald ou la grande Bette Davis, on est évidemment servi, mais c'est bien Ernest Borgnine qui, notamment à travers un magnifique monologue, se montre inoubliable dans ce qui est probablement l'un de ses plus beaux rôles. On a déjà vu spectacle plus excitant, mais voilà un titre qui mériterait d'être nettement plus (re)connu qu'il ne l'est aujourd'hui.