Le traumatisme de l’après-guerre du Vietnam est ancré et gravé à jamais dans l’histoire des Etats-Unis et de leurs citoyens, qu’ils soient liés directement (Jon Voigt et Bruce Dern) ou indirectement (Jane Fonda) au conflit.
Cette catastrophe immense pour l’image du pays reflète les divers problèmes de la société américaine au premier plan et aux yeux du monde entier.
Longtemps ils ont tenté d’oublier ou de faire le deuil, malheureusement cela marquera leurs esprits à jamais.
Le Retour, réalisé par Hal Ashby, relate donc une triste période; Ce retour au pays des soldats américains est émouvant et terrifiant, et l’injustice dont ils sont victimes, au niveau de la qualité des soins, du suivi psychologique, des hôpitaux en général. Le pays n’était pas préparé à ça.
Comment passer à autre chose après avoir vécu l’horreur ? Comment oublier ?
Avec le temps sûrement, mais pendant que le temps passe beaucoup souffrent, meurent (suicide par exemple) ou deviennent complètement fous. Leurs âmes se sont envolés. Présent physiquement mais disparu mentalement et psychologiquement.
Cette finesse dans l’écriture, dans le récit ainsi que la tendresse de certaines situations est magnifique. On retient difficilement ses larmes devant ses scènes touchantes, pleines de vie en opposition avec une destruction de soi-même presque inévitable.
Récompensé par trois oscars (meilleur acteur, meilleur actrice, meilleur scénario), Le Retour présente donc l’image d’une société qui n’a pas les moyens financiers et humains pour s’occuper de tous les soldats, les laissant donc en totale liberté avec une santé physique et mentale fragilisée, marquée, ainsi qu’un esprit déconnecté de la vie réelle pouvant avoir des conséquences (beaucoup iront en prison, la réinsertion étant trop difficile pour eux)
Très méconnu du public et pourtant quel film puissant et magnifique.
Note générale : 8/10