Des profondeurs ils surgiront, et le boxon ils mettront.
Suite au succès fulgurant du premier "Gojira" (près de onze pour cent de la population japonaise de l'époque lui a fait un triomphe), la Toho lance une séquelle à peine six mois plus tard, confiant la mise en scène à Motoyoshi Oda, Inoshiro Honda étant occupé par le tournage de "Half human".
Si le ton reste extrêmement sérieux, typiquement dans l'esprit du monster-movie des 50's, on ne peut que déplorer l'absence de la portée politique et humaniste du précédent, tout comme son ambiance pesante et menaçante. Surgit des profondeurs du Pacifique, un nouveau Gojira apparait, tout aussi hargneux, ramenant avec lui Anguirus, une sorte d'ankylosaure si je ne dis pas de bêtise, donnant lieu à un affrontement titanesque absolument jouissif, seul véritable morceaux de bravoure apte à faire vibrer mon côté Peter Pan, le reste étant un brin soporifique si l'on excepte un final pétaradant mais bancal.
Confectionné un peu hâtivement par des producteurs souhaitant plus que tout s'en mettre plein les fouilles, "Le retour de Godzilla" ne retrouve jamais la puissance du classique de Honda mais conserve un charme indéniable dont le principal attrait est de voir ces deux gros lourdauds se battre comme des chiffonniers. Toute la beauté du kaiju eiga, en somme.