Egalement connu sous son titre original Sudden Impact que je préfère à ce titre français banal (quand le film est sorti en VHS, c'était sous son titre original), ce film est le quatrième volet des aventures de Harry Callahan, et c'est celui des 5 films que je préfère le moins, je l'ai noté 7 comme la Dernière cible, mais ce dernier a un petit avantage. Pourquoi je l'apprécie moins ? bah en fait, j'en sais trop rien, probablement l'ambiance un peu glauque et nocturne de cette histoire ; c'est le seul des Harry réalisé et produit par Clint Eastwood, c'est sans doute révélateur, et il a justement contrebalancé ce côté sordide par quelques situations drôles comme le chien péteur qui le suit partout, qui pisse le long des tables et qu'il appelle affectueusement Patate.
A la suite de l'échec commercial de Honkytonk Man, Clint décide de revenir aux bonnes vieilles recettes du polar violent avec ce vieux Harry, personnage qu'il s'est approprié depuis le premier Inspecteur Harry, ça lui permet de se renflouer pour ensuite monter des projets plus personnels. Mais il ne faut pas si vite tirer sur ce film : il est construit sur le thème de la justice expéditive, de la loi du talion, et on aurait tort d'y voir comme ce fut dit parfois, qu'un film fasciste et raciste. Harry est un individualiste qui a ses méthodes personnelles qui déplaisent à sa hiérarchie et aux médias, mais il s'élève contre la criminalité et la corruption.
Clint prend soin de rappeler au public qu'il a pris la main sur ce film en valorisant son personnage qui lui appartient, au travers de 2 scènes au début qui sont révélatrices : la première est celle de l'ascenseur du tribunal où Harry chope par la cravate un petit voyou qui vient d'être relaxé pour manque de preuves (symbolisant la vacuité du job de flic de Harry) et qui le menace par cette phrase typiquement Harry : Pour moi, tu n'es qu'une merde qui s'étale sur un trottoir. Et tu sais c'qu'on fait d'une telle merde ? on peut la ramasser soigneusement avec une pelle, laisser le vent la balayer ou simplement l'écraser. Alors, un conseil, la prochaine fois, regarde bien où on t'chiera. La seconde scène est celle de la cafétaria où Harry revient avec son café trop sucré en disant imperturbable :
- Nous n'allons pas vous laisser partir comme ça
- Qui c'est nous, connard ?
- Smith, Wesson et moi
Là aussi, ça vous plante le personnage, Harry dégomme tous les voyous de la cafétaria et garde le dernier où il envoie son fameux Make my day (traduit chastement par Fais-moi plaisir). Cette réplique est si associée au personnage que la plupart des gens croient l'avoir entendue dans tous les films de la série, et pourtant c'est la seule fois où il la dira, mais c'est devenu la marque de fabrique de Harry Callahan.
Cet opus reste donc d'un bon niveau, même si ce n'est pas mon préféré, sa violence racoleuse, la musique de Lalo Schfrin, et la photo nocturne de Bruce Surtees lui donnent une certaine identité, et Clint emploie ses acteurs fétiches comme Sondra Locke (avec qui il était en couple à l'époque), Pat Hingle dans le rôle d'un chef de police pointilleux, et Albert Popwell qu'on retrouve dans tous les films de la série mais dans des rôles différents (il était le braqueur dans L'Inspecteur Harry où Clint lui débitait déjà une réplique mythique : Je sais c'que tu penses... en pointant son célèbre Magnum).