Le premier Dirty Harry que j'ai vu, je devais avoir 13 ans. Après un nouveau visionnage et avec du recul, le film est certainement meilleur que l'opus précédent mais n'est finalement pas si extraordinaire non plus. L'histoire est plutôt originale, la musique de Lalo Schifrin — absent de L'Inspecteur ne renonce jamais — est à la fois dynamique et émouvante et on découvre une nouvelle facette du personnage (encore !) mais pour le reste, c'est assez bancal...
En premier lieu, la réalisation de Clint Eastwood s'avère ici très médiocre, excusez du peu : gros plans mal fichus, séquences de suspense ratées, scène de viol malheureusement risible, course-poursuites inégales, trucages visuels grossiers, faux-raccords par dizaines (dont un caméraman visible comme le nez au milieu de la figure dans le reflet d'une vitre). Le gaillard n'est pas Don Siegel dans le domaine, même si on l'a connu en meilleure forme, oscillant ici entre la mise en scène de L'Épreuve de force et celle de Firefox.
Cependant, l'intrigue est suffisamment bonne pour regarder le film agréablement, avec d'excellentes fusillades et les répliques toujours aussi cinglantes (probablement les meilleures de la saga) d'un Harry Callahan au taquet qui arrivent à faire oublier les maladresses du film. Il est certain que comparé à son précédent opus ou encore à celui qui suivra, Le Retour de l'Inspecteur Harry est très bon mais confronté à Magnum Force, réalisé dix ans plus tôt, il parait extrêmement fade.