Le Retour de Martin Guerre traite d'un fait divers fort retentissant qui s'est déroulé en France au XVè siècle : un homme, Martin Guerre, comme son nom l'indique, est parti à la guerre, mais n'en est pas revenu. Un homme lui ressemblant (Gérard Depardieu) est alors allé à son village en se faisant passer pour lui. Il a été immédiatement reconnu par les villageois comme étant Martin Guerre bien que ce ne fut pas lui. Il faut dire que presque dix ans avaient passé, et la guerre change un homme. De plus, il connaissait de nombreux détails non seulement sur Martin, mais sur les habitants du village, sa famille etc. Seule peut être l'épouse a reconnu que ce n'était pas lui, mais elle a décidé de faire semblant. D'une part, elle en voulait à son mari de l'avoir abandonné, d'autre part elle avait besoin d'un homme (à cette époque les femmes avaient besoin des hommes, surtout si elles étaient paysannes) et l'arrivée de celui-ci était comme une bénédiction. Tout se passa bien jusqu'au jour où le faux Martin demanda à son oncle de lui payer les profits engendrés par ses terres pendant ses années d'absence. C'est là que l'oncle, après avoir entendu des vagabonds émettre des doutes sur la véritable identité de son neveu a compris pourquoi il était venu et pourquoi il s'était fait passer pour son neveu. Une procédure judiciaire est alors enclenchée.
Plus que sur l'usurpation d’identité, le mensonge, l'apparence, l'illusion, c'est un film sur l’identité personnelle, sur la figure du double. Qu'est-ce qui fait qu'on est soi ? Reste-t-on soi après plusieurs années, malgré les changements ? Quel rôle joue la reconnaissance dans l'identité ? De vraies questions philosophiques que pose ce film de manière directe ou indirecte dans le film. Une belle réussite, et une musique fort sympathique de Michel Portal, et notamment celle du générique de fin. Un film que tout les professeurs de philosophie devraient montrer à leurs élèves lors du cours sur l'identité.