Dans la foulée du succès de « Una pistola per Ringo », Duccio Tessari décide de remettre le couvert, avec la même équipe. Mais ce filou de Tessari berne son public, laissant entendre avec son titre que « Il ritorno di Ringo » serait une suite directe. Pas du tout !
Déjà, l’intrigue se déroule immédiatement après la guerre de Sécession, là où celle du volet précédent faisait référence à une époque légèrement plus tardive. Ensuite, si la distribution principale revient, c’est dans des rôles relativement différents. Même Montgomery Wood/Giuliano Gemma. Son héros s’appelle Ringo, mais n’a rien à voir avec le protagoniste ambigu du film précédent.
Ici, Ringo est un capitaine qui revient de la guerre. Il découvre sa ville tombée sous la coupe d’une bande de hors-la-loi, ses parents assassinés, sa femme courtisée par le chef des bandits. Il décidera de se déguiser en péon, le temps de préparer sa vengeance. Vous l’aurez compris, c’est une relecture assumée du dernier morceau de l’Odyssée d’Homère ! Loin de la pipelette insolente qu’était Ringo dans le premier film, ce Ringo là est au contraire discret et renfermé.
Je dois avouer que je fais partie de la minorité qui préfère le premier volet. Plus décontracté, plus original, et surtout alignant les fourberies dans son scénario. « Il ritorno di Ringo » a une intrigue beaucoup plus simple, une vengeance relativement linéaire, pas toujours palpitante.
Néanmoins ça reste un solide western spaghetti. Avec un scénario qui tient la route, de bons acteurs, de jolis décors extérieurs, quelques scènes qui font leur effet, appuyée par une belle BO d’Ennio Morricone (clairement meilleure que celle du premier volet). Et une dernière demi-heure riche en fusillades.
Je suis étonné que la franchise Ringo n’a pas continué, alors qu’il s’agissait de l’explosion du western spaghetti, et que les Italiens étaient très peu complexés à décliner des personnages à succès à l’infini…