Lover of the Dead

Après deux excellents opus alliant les frissons aux rires, ce bon vieux tâcheron de Brian Yuzna déterre la franchise cinq ans après le film de Ken Wiederhorn pour un troisième épisode aussi bienvenu que décevant. Déjà auteur de suites pas franchement réussies (Re-Animator 2, Douce Nuit Sanglante Nuit 4), le producteur attitré de Stuart Gordon décide de changer la formule de la saga pour un registre plus "sérieux", délaissant clairement le côté burlesque des précédents films pour une mésaventure plus romantique et plus rangée.

Écrit par John Penney (The Kindred), ce nouveau volet s'intéresse donc à deux tourtereaux rebelles souhaitant partir vivre d'amour et d'eau fraiche sur leur bécane. Mais lorsque la donzelle meurt dans un accident de moto en voulant faire un câlin à un arbre, son compagnon, fils d'un Colonel œuvrant sur la fameuse Trioxine capable de ramener les morts à la vie (unique lien avec les deux précédents films), décide de lui injecter le sérum et de continuer leur idylle. Une idée pas piquée des hannetons mais dont le rendu, à la fois scénaristiquement et visuellement, sonne terriblement cheap, Yuzna n'arrivant toujours pas à proposer une mise en scène soignée.

Le budget loué au film ayant baissé de plusieurs millions de dollars comparé aux films précédents, le réalisateur fait ce qu'il peut mais échoue à quasiment tous les niveaux, incapable de compenser son manque de thunes par des idées créatives. Photographie et cadrages de téléfilm, effets spéciaux négligents et interprétation désespérante font sombrer le film dans un côté involontairement nanardesque du plus mauvais effet. Alors que les premiers films jouissaient d'une atmosphère lugubre alliée à de l'humour désopilant, cette troisième mouture, autant mal interprétée et grotesque, s'avère hélas trop sérieuse et perd en intérêt. L'épisode de trop, suivi une décennie plus tard par deux autres ratages de triste mémoire.