My Own Star Wars : partie 8

Préambule

L'Episode IV était la claque d'une époque, le petit chouchou de mon enfance et le début d'une saga mythique. L'Episode V était une des meilleure suite ever, le plus apprécié des films Star Wars et un contre-pied sombre et philosophique. Mais qu'en est-il de cet Episode VI, aussi décrié qu'adoré ?

Star Wars - Episode VI : Le Retour du Jedi est un film que Lucas a voulu reprendre en main suite à ses mésententes avec Kushner quant à la direction que prenait sa saga. Avec son pote Richard Marquant et son acolyte Lawrence Kasdan, il se mit en tête de conclure sa trilogie, LA Trilogie, comme il l'entendait. Beaucoup moins sombre et appuyé que les deux précédents, l'Episode VI semble flotter quelque part au-dessus, un peu comme si les enjeux n'étaient plus aussi importants qu'avant. Oui, c'est ce que j'ai ressenti en le re-visionnant, une sorte de second degré constant (du moins jusqu'au Final Duel) qui contrastait avec les autres et qui m'a quelque peu sorti du film.
Il était mon préféré, mon petit favori étant gosse et longtemps encore après, mais depuis peu, une sorte de vérité m'est apparu : il était quand même moins sérieux. Pas moins bien, moins sérieux, moins dans la continuité en terme d'ambiance, il y'a quelque chose qui cloche avec ce film. Les problèmes qu'a la plupart des fans avec ce film est dû aux ré-éditions, mais à titre personnel, il n'y en a qu'une seule qui me fasse chier, le "NOOO" de Vader à la fin, parce que ça appuie un raisonnement qu'on avait déjà compris et décrédibilise Vady. Mais la scène de chant de Jedi Rock ne m'a jamais dérangé, j'aime Lapti Nek en tant que musique à part, mais la scène a un peu plus de punch, quitte à se farcir les deux grenouilles tout droit sorti de Monstres et Compagnie. J'aime voir Hayden spectral à la fin, même si c'est malfaisant envers Sebastian Shaw, j'aime l'idée que ce soit Anakin qui revienne, jusqu'à l'imager le plus drastiquement possible. Remplacer Yub-Nub par Victory Célébration était une super idée, la séquence est d'ailleurs bien plus puissante.

Non, mon problème avec ce Retour du Jedi vient du fait qu'à certains moments, tu te demandes pourquoi le film s'attarde sur des "boumj't'attrappe", des petits détails que tu veux voir passer en te disant "aller, il reste plus qu'une heure, j'ai tellement envie de voir plus, autre chose que Luke et Han coincé dans un filet Ewok!" D'ailleurs, parlons-en des Ewoks, parce que s'ils véhiculent à eux seuls tout le message du film, ils sont aussi ce qui lui fait le plus défaut. Je m'explique. Ils aident la Rébellion à vaincre l'Empire, s'ils y parviennent c'est JUSTEMENT parce que l'Empire sous-estime les peuples libres, insouciants, ce qui est à contrario la force des Rebels, à savoir d'inspirer de l'espoir. Si les Ewoks n'avaient pas été de petites peluches rebutantes pour certains, donnant une image très mercantile, mais bien des créatures plus intelligentes ou stylisées, il n'y aurait sans doute pas eu de problème avec. Personnellement, je trouve le message tellement beau que les Ewoks ne me posent pas de problème en soi, j'aime d'ailleurs beaucoup la bataille d'Endor. Non, le soucis vient de leur impact sur le rythme du film : découpé très étrangement en trois parties bien distinctes, le film souffre d'un après-premier acte bien lent et assez rebutant.
La première partie concerne la libération de Han. J'adore, j'adhère à 100%. Cette ambiance cringy musical de Star Wars vient de là et de la Cantina et j'adore. Jabba, le Rancor, le Sarlaac, Boba, tout est culte. C'est rythmé, on aime découvrir les personnages au compte-goutte et voir un Luke plus sage et plus puissant. Mais une fois que Jabba meurt, le film plonge dans le coma jusqu'à la bataille d'Endor, en parallèle avec le Final Duel, mais j'y reviendrais plus tard. Luke part chez Yoda, pour une scène toute en émotions, et on retrouve Obi-Wan pour une autre révélation, le lien de parenté entre Luke et Leia, qui a du en mettre mal plus d'un. Ensuite, réunion rebelle, blabla impérial, arrivée sur Endor, course-poursuite en speederbike qui a vraiment vieilli, piège Ewoks, C-3PO qui vole, BEAUCOUP D'EWOKS, Luke qui part. Enfin, on commence à aborder le sujet du film : l'affrontement de Luke et Vador. Seule la scène de la course-poursuite relève un peu le rythme, mais j'avoue que ces 40 minutes-ci sont assez longues. Heureusement, la scène de la mort de Yoda est aussi très puissante. Mais un autre soucis; malheureusement pas des moindres, vient entacher le film et c'est ce bon Han Solo. Il aurait dû mourir suite à la congélation. Le personnage aurait été grandiose, parce qu'ici, il est fatigué, vraiment fatigué et ça se sent. Mon dieux, il a quelques blagues marrantes mais n'est plus à sa place du tout, Han est désuet et ça m'a toujours sauté aux yeux.

Enfin, Luke fait face à Vador avec tout le respect qui s'impose. Vador est ici, heureusement, un grand bonhomme, j'adore le Vador de l'Episode VI, il est enfin face à ses démons et mis à mal par la présence de son fils. Et là, un des éléments que je préfère dans la trilogie originale : le face à face avec l'Empereur, figure mystérieuse dont on entend parler depuis le début. Magnifique, diabolique, il exerce une tension énorme à l'image et le spectateur comprend que tout n'est qu'un piège pour attirer Luke du côté obscur. Le duel entre le père et le fils est magique : musique dantesque, clair/obscur maîtrisé, enjeux parfaits. Luke fait le choix d'épargner son père et résiste aux attraits du mal. Tout s'enchaine dans cette fin, la destruction du bouclier, puis de l'Empereur, puis de l'Etoile de la Mort. La fin d'Anakin me laisse verser une larme, à chaque fois.

Il y'a donc du très très bon aussi, mais plus inégalement réparti. Relevant plus du spectacle, cette fin de saga est moins réfléchie sur sa longueur mais sur des temps forts et son personnage de l'Empereur est un des meilleurs antagonistes ever. Tout la partie avec Jabba est également un grand plaisir. Mon avis est donc plus contrebalancé, mais il reste bien au chaud dans mon coeur évidemment. La musique est très sympa, mais est moins marquante que les deux albums précédents.

Les personnages introduits dans le film : Empereur/10

-L'empereur : Meilleur antagoniste du cinéma. Calculateur, charismatique, profondément mauvais, il est malin et fourbe. J'adore ce personnage, c'est dommage que celui de l'Episode III soit aussi fifou. Toute cette aura obscure qui s'en émane fait de lui un vieil homme mystérieux et puissant.

-Jabba the Hutt : J'aime aussi beaucoup Jabba, l'univers visuel et onirique autour de lui est vraiment très intéressant et propre à Star Wars. Son aspect de grosse limace est très réaliste et lui donne un aspect vraiment crade. Hommage à Bib Fortuna.

-Wicket : Je l'aime bien, sans plus. Les Ewoks ne m'ont jamais procuré beaucoup de choses mais je dois leur reconnaître qu'ils sont attachants dans leurs pratiques et leurs façons d'être.

-Amiral Akbar et MonMothma : Les deux leader de l'Alliance Rebelle font enfin leur apparition et c'est très sympa d'élargir les frontières du peu qu'on connaissait des leader rebelles (Dodona et Riekan quoi). Akbar lâche d'ailleurs la punchline du film, au détriment de tout le reste.

Les planètes :
-Endor : La lune forestière, non sans faire écho à Yavin 4, se voit pourvue de Séquoia géants sans pour autant être de la taille de ceux de Kashyyyk. Niveau créatures et peuples, on a le droit à toute une palanquée de bordel, parmi lesquels les Ewoks ont une place de choix. Pas grand chose de neuf, si ce n'est un beau travail autour des habitations des Ewoks et leurs pièges disséminés un peu partout dans la forêt.

-Tatooine (bis) : Encore plus plaisante que dans l'Episode IV, on rencontre ici des vauriens sales, hideux, bien planqués dans le voilier et le palais de Jabba. La faune la plus riche avec le Rancor (issu de Dathomir) et du Sarlaac, super créature, bien meilleure avec le bec.

-Le peu que l'on voie de l'Etoile de la Mort : la salle du trône de l'Empereur est géniale. Sombre, dissimulée, j'adore. C'est tout...

J'avais peut-être moins de choses à dire que prévu. J'adore évidemment ce film, je ne lui aurais peut-être pas mis 10/10 par aveuglement ou par rancoeur envers sa moyenne (coucou Episode I et II) mais il contient quelques éléments qui, selon moi, en fait un Star Wars autrement plus divertissant mais moins profond que ses deux prédécesseurs.

Sommes-nous arrivés à la fin de ma suite de critique de l'univers Star Wars ? Je crois bien que oui. Retrouvez les 7 autres parties sur mon compte !

A bientôt et que la Force soit avec vous ... toujours